Dans les années 90, Rage Against The Machine brise les frontières du rock et du rap en posant des paroles aussi politisées que revendicatrices sur une vague d'énergie pure. Une gifle à nous faire rougir la joue et pleurer les yeux. Près de 25 ans après la sortie de l'album éponyme, la musique et la rage du groupe n'ont pas pris une ride. Aujourd'hui encore, j'oscille entre souhaiter un retour du groupe au complet et vouloir laisser l'œuvre dans son état pour ne rien lui enlever de sa beauté. Et puis arrive le mystère autour de Prophets Of Rage. L'important effet d'annonce et ce poing levé sur fond d'étoile rouge laisse penser que RATM se réunit pour un nouvel album. Le contexte politique des US pourrait confirmer cette possibilité. Mais alors, pourquoi un nouveau nom ? Pour faire tourner autour des membres d'origine, une formation à géométrie variable qui viendrait souffler la poussière sur l'intensité révolutionnaire d'autrefois.
Tiens justement, voilà que Prophets Of Rage dévoile sa composition : Brad Wilk à la batterie, Tim Commerford à la basse et Tom Morello à la guitare. Nickel, toute la section instrumentale de Rage Against The Machine est là ! En plus, c'est super au chant, on a Zack...on a pas Zack de la Rocha ???!! Mais comment on va faire ?! Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill ? Ah OK... La sauce a tellement été montée que l'absence du frontman de Rage Against The Machine fait l'effet d'une douche froide. Résultat, on en serait presque à bouder la présence de deux rappeurs d'une très grande qualité sur ce disque. Avec Public Enemy, Chuck D a enregistré pas moins de quatorze albums qui délivrent un message radical et engagé en faveur de la communauté afro-américaine. Beaucoup d'artistes rock reconnaissent l'influence de cette formation. Parmi ses albums favoris, Kurt Cobain (Nirvana) citait It takes a nation of millions to hold us back (1988) qui contient justement le morceau "Prophets of rage". De plus, le groupe entretient déjà des liens avec RATM : en 2012, pour l'album The evil empire of everything,Public Enemy invite Tom Morello pour le titre "Riotstarded".
Moins politisé, B-Real a sorti avec Cypress Hill huit albums. En 2000, Skull & bones est le témoin parfait de la recherche fusion du groupe. La même année, la formation est invitée par RATM sur Renegades pour reprendre leur morceau "How I could just kill a man". Alors finalement qui - Zach excepté - aurait pu mieux relever le défi ?
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Liens pour Prophets of Rage
- ProphetsofRage.com: site officiel (355 hits)
Prophets of Rage discographie sélective
lp :
Prophets of Rage
...
ep :
The party's over
...
Prophets of Rage dans le magazine
Numéro :
Mag #31
Les 20 ans du W-Fenec, c'est maintenant ! Et on fête ça avec un numéro très spécial du mag qui comprend en bonus d'un mag "normal" des interviews des membres historiques de l'équipe, un Top 100 pour couvrir les 20 dernières années et nos premiers écrits... Tout ça en bonus d'un mag "normal" (mais gros).
Liens Internet
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- Music Productive : Association pour la promotion des artistes belges.
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Prophets of Rage / Chronique LP > Prophets of Rage
En 2016, des membres de Rage Against The Machine (Tim Commerford, Tom Morello, Brad Wilk), de Public Enemy (Chuck D, DJ Lord) et de Cypress Hill (B-Real) forment le supergroupe Prophets Of Rage en réaction à l'élection de Donald Trump en tant que président des États Unis. Dans la foulée, ils sortent l'EP The party's over constitué principalement de reprises. Le "Make America Rage Again" est lancé, la tournée aussi. Le 15 septembre dernier, Prophets Of Rage sort un album éponyme. L'occasion de voir ce que ce supergroupe a dans le ventre.
L'album démarre fort avec des titres percutants ("Radical eyes", "Unfuck the world") tant dans le son que dans les images des clips. Les idéologies de lutte contre le racisme et le gouvernement actuel sont clairement énoncés. D'ailleurs, pour tourner le clip de "Unfuck the world" la formation a fait appel au très engagé Mickael Moore. Par le passé, l'homme avait travaillé avec RATM pour mettre en vidéo deux titres de The battle of Los Angeles (1999) : "Sleep now in the fire" et "Testify". Du coup, on prend les même (ou presque) et on recommence. Il est en effet assez net - par son esthétique, ses paroles, son registre - que Prophets Of Rage cherche à répéter l'histoire sans se chercher véritablement une identité. Pourtant, le groupe s'essaye à de nouveaux arrangements. Mais l'utilisation du micro modificateur de voix ("Legalize me", "Take me highter") tord un peu les tripes dans tous les sens. Quel dommage ! "Take me highter" semblait trouver un belle idée dans un registre funk bien mené par Chuck D. Cela dit, la bonne moitié des titres possède une belle énergie ("Living in the 110", "Hail to the chief", "Fires a shot"). Tom Morello trouve encore quelques bonnes idées qu'il exploite tant dans les riffs que dans des solos. Même vieillis, les deux rappeurs gardent un bon tranchant. L'album Prophets of Rage se tient plutôt bien globalement. Oui, mais sans surprise...
Il faut bien avouer qu'au regard des prises de positions politiques de RATM, ce nouvel élan révolutionnaire sent un peu le réchauffé. Comment se tourner vers l'avenir quand les références n'indiquent que le passé ? Même le nom du groupe est tiré de It takes a nation of millions to hold us back (1988) de Public Enemy. Avec le regretté Chris Cornell (Soundgarden, Temple of the Dog), Tim Commerford, Tom Morello, Brad Wilk avaient fondé Audioslave. Une formation qui sortait de l'univers de Rage Against The Machine. Avec Prophets Of Rage, les trois inséparables musiciens semblent vouloir refaire vivre l'âme de leur amour de jeunesse. Mais ça, c'est pas possible sans Zack et puis c'est tout.
Prophets of Rage / Chronique EP > The party's over
L'EP de Prophets Of Rage, c'est cinq titres : une reprise de RATM, deux de Public Enemy, une des Beastie Boys et une compo. Composée par Rage Against The Machine, "Killing in the name" a une présence particulière. Il semblait aussi difficile d'éviter la demande que de l'interpréter, Prophets Of Rage se risque à l'exercice aussi périlleux soit-il. La section instrumentale assure comme à son habitude mais donne l'impression de vivre un peu au ralenti pour attendre les deux rappeurs. B-Real et Chuck D s'en sortent mais le titre n'est pas franchement dans leur registre et cela se sent. Pour ne pas les aider, ils souffrent de la comparaison permanente avec un Zack de la Rocha plus que jamais absent. C'est un peu la difficulté des reprises : soit on cherche à interpréter dans son univers mais il faut le génie, soit on copie la version originale mais c'est délicat. Initialement de Public Enemy, "Prophets of rage" et "Shut em down" sont gonflés à bloc par les membres de RATM. Les rappeurs passent au devant sans crainte et mettent un gros coup de jeunesse à ces morceaux qui ont une bonne vingtaine d'années. "No Sleep till Brooklyn" donne la même impression et rappelle les Beastie Boys à notre bon souvenir. Au delà du talent des musiciens en lice, cet EP a le mérite de ramener à nos oreilles de vieux titres qui font du bien en ces temps troublés. Seul inédit, "The party's over" n'offre pas de comparaison possible. C'est une petite fenêtre pour appréhender le vrai univers du groupe. Et franchement, ce morceau fait toute l'unité de Prophets Of Rage. Un album entier de compositions serait un délice. Faut-il encore rêver ?