Janvier 2008, Lucas, lecteur (assidu?) du W-Fenec assiste au concert de Prong à l'Ubu de Rennes. Mars 2008, il se dit que c'était un sacré bon concert et qu'il aurait tort de ne pas nous (vous) en faire profiter et il se fend d'un petit live-report qu'il nous envoie quelques jours plus tard. Retour sur une froide soirée d'hiver réchauffée à coups de riffs qui dépouillent.
Ah ! Il fallait bien Prong pour rameuter du monde à L'Ubu un dimanche soir de fin janvier passablement froid de surcroît. October File ayant annulé plusieurs dates de sa tournée pour cause de la santé défectueuse de leur bassiste, c'est Eradicate qui assumera le rôle de première partie en remplacement.Eradicate venu promouvoir son nouvel album Contrastes a un peu de mal à s'imposer au public malgré de la bonne volonté et un métal/thrash/hardcore plutôt carré. Le public justement s'étant déplacé avant tout pour Prong (c'est souvent comme ça pour les premières parties) ne réagira que poliment à la prestation du groupe.
C'est dans un Ubu pas forcement très rempli mais composé essentiellement de fans de la sphère musicale du sieur Tommy Victor (à en croire la profusion de tee shirts 13th Planet Records, Ministry, ou Killing Joke... que Prong entre sur scène. Les trois musiciens sont tout sourire et ont l'air plus que content d'être là. C'est la dernière date de leur tournée européenne et ils vont se faire plaisir. Tommy Victor plutôt chétif comparé à l'idée que je me faisais de lui entame directement le set avec une chanson du nouvel album pied sur le retour...et en avant la machine à riffs ! Tommy Victor saute sur chaque morceau, s'éclate, Monte Pittman (barbu !!!) à l'air tout autant heureux d'être ici pour jouer avec le groupe qu'il adule depuis toujours et le batteur au physique impressionnant martèle ses futs à une vitesse incroyable. Entre chaque morceaux les musiciens prennent la parole, se présentent, blaguent avec le public tandis qu'un individu qui vraisemblablement avait abusé du Ricard gratifie le public d'une intervention entre les morceaux souvent drôle dans un franglais irréprochable. Tommy Victor le gratifiera à son tour d'un "ta gueule connard" bien senti mais toujours le sourire aux lèvres. Et par dessus tout ça d'en rajouter une couche avec les tubes que sont "Beg to differ", "Whose fist is this anyway ?" ou encore l'hymne qu'est "Snap your fingers, snap your neck". Le public exulte, réagit au quart de tour et le groupe le lui rend bien. Prong reviendra par deux fois sur scène prolonger son set dans l'euphorie générale, distribue médiators et baguettes, serre les mains des premiers rangs puis s'en va sur un larsen après un énième brulot.
Prong groupe culte s'il en est, aura parfaitement rempli son devoir dans une salle (en forme d'oreille pour l'anecdote) parfaite, car de taille réduite pour le groupe, et montre qu'il sait encore assurer des sets avec une franchise et une conviction.bien palpable
Photos : MySpace.com/prong