On oublie le film de Ridley Scott servant de vrai/faux prequel à la saga Alien, ou le mythe du titan piquant le feu aux Dieux dans la mythologie grecque, Promethee est une formation metal hardcore prog suisse née en 2008 du côté de Genève. Rapidement remarqué par sa capacité à enflammer les scènes locales sur son passage, le groupe livre un premier EP éponyme autoproduit en 2009 avant de voir plus grand, de tourner massivement dans son pays d'origine et au-delà de ses frontières (avec les frenchies de The Prestige notamment) avant de passer le cap du premier album. Lequel voit le jour en 2012 par le biais de Bad Mood Records. Le titre : Nothing happens, nobody comes, nobody goes.
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Rubrique :
The Prestige
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Promethee / Chronique LP > Nothing happens, nobody comes, nobody goes
Artwork classe et packaging particulièrement réussi, dès le premier regard, Promethee accroche le regard et attise le désir du collectionneur. L'essentiel étant aussi dans le contenu, ce n'est pas parce que le contenant est irréprochable que le reste suivra forcément. Sauf que le groupe est suisse, qu'il fait du "hard" et le fait particulièrement bien. L'enveloppe charnelle a beau être aguichante, la beauté intérieure est tout aussi attrayante et dès l'inauguration ironique de ce Nothing happens, nobody comes, nobody goes à coup de "The great deception" féroce et volubile, les helvètes démontrent que s'il ne s'agit là que de leur premier album, cela ne les a pas empêché de mettre les petits plats dans les grands.
Metal hardcore rugueux et puissant avec des plans progressifs faisant autant étalage d'une technicité fine que d'une créativité très au-dessus de la moyenne pour le genre, Promethee déballe alors des titres qui avivent les flammes du hard avec un grand "H" sur un "Banner of lies" aux effluves hardcore punk survitaminées par des éléments metal/prog qui s'encastrent bruyamment et surtout avec une précision chirurgicale dans les amplis. Le résultat carbonise les enceintes et les riffs, incendiaires des Suisses accomplissent leur œuvre ("Of loss and disgust"), exhalant une tension palpable manifestée par ces chorus vocaux que le groupe exécute le couteau entre les dents. Parce qu'il y a chez ces gars-là de l'intensité, de la puissance, de l'efficacité et même pas mal d'esquisses mélodiques aussi, mais surtout une violence abrupte que l'on ne prend pas forcément de manière frontale, mais qui revient toujours à la charge quand on ne l'attend pas (ou plus) forcément dans l'instant.
Entre-temps, une sorte d'interlude a autant laissé respiré l'auditeur que préparé le terrain au groupe afin que celui-ci enchaîne avec la suite. Laquelle se révèle toujours aussi éruptive avec un "Life/less" tout bonnement bestial de part ses lignes guitares à combustion spontanée, pendant que la hargne vocale des Suisses dévore goulument la platine. Ce avant d'enchaîner intelligemment sur un "Genesis" éclair. Mais féroce là encore. Un titre court placé là sur le tracklisting afin de faire le pont entre les premiers morceaux de l'album et la déferlante qui va suivre : on pense notamment au furieux "The new face on mankind" qui se déchaîne contre les enceintes, libérant sa rage brute pour sévèrement kärcheriser les tympans de l'auditeur, s'offrant au passage quelques soli metal/prog à tendance old-school speedés mais formellement irréprochables. Techniquement très au point on l'a déjà dit, Promethee envoie les décibels s'entrechoquer dans le tube à essai et récupère soigneusement son substrat métallique, sûr de sa force et de ses capacités dans l'impact hardcore metal, comme dans l'accélération furibarde mais roublarde ("Thus spoke"), à l'expérience comme si les Suisses avaient vingt d'ans de bagage en la matière et sortaient là leur cinquième ou sixième effort.
Sauf que non et l'impressionnante décharge auditive que constitue le non moins foudroyant "Sickness unto death" atteste de cette capacité rare à livrer un premier album sans la moindre fausse note. parsemé de quelques éclairs de génie ("Oblivion" et son final empreint de désespoir latent) annonciateurs d'un avenir plus que prometteur. Parce qu'en l'état, rien à redire : Nothing happens, nobody comes, nobody goes est une véritable et impitoyable tuerie.