On s'imagine difficilement pouvoir de nos jours avouer en public ne rien connaître de l'oeuvre gargantuesque de David Grohl aka Dave la godasse. Dave Grohl, le musicien, pas l'ancien footballeur batave à la coupe de joueur est-allemand. À moins d'être un de ces blondinets tête à claques (on pourrait même aller jusqu'au coup de boule salvateur) qui pousse la porte du rock'n'roll circus et hante les cocktails chics des Victoires de la Musique en affirmant qu'il est quand même super vachement bien content (si si) d'être aussi connu que ne l'était Kurt Cobain en son temps. Sic. À l'heure où l'on fête en grandes pompes médiatiques (taille 43 sur l'échelle du marketing) les 10 ans de la mort de l'Idole, voilà que l'ancien second couteau de Nirvana remet le couvert et revient sur toutes les lèvres aux travers d'un prototype new fashion, mesdames et messieurs, Probot. Il faut dire qu'à l'inverse du looser patenté Krist Novoselic, crucifié sur la place publique à l'occasion d'un chaotique Eyes Adrift (avec des membres de Sublime et des Meat Puppets) puis d'un engagement politique sensiblement à côté de la plaque d'égout, Dave la godasse n'a jamais laissé longtemps ses vans loin des planches brûlantes du music business. Fou Fighter dans l'âme et au civil, l'homme se bat aussi à l'occasion pour des causes plus ou moins respectables (des Queens Of The Stone Age à Killing Joke) et se lance dans son plus grand combat depuis le dernier album des Foo : fan de métal à l'insu de tous, le p'tit David réunit autours de lui toutes les idoles de son enfance pour un disque aussi canularesque qu'indispensable. Dave Grohl, fan de métal, qui l'aurait cru ? Et dire qu'il a fallu tout ce temps pour le décourvrir... Décidément, chassez le naturiste, il revient au bungalow. Et vous trouvez ça Grohl ?