Dedo et Schoumsky, les deux têtes de gondolage des Princesses Leya se mettent à deux pour nous plier en quatre sans passer par quatre chemins et en moins de deux. Ca fait donc zéro, comme la boule de l'autre qui n'est pas maboule. Si tu n'as pas suivi, attaque l'interview, ce ne sera pas pire. Bitte.
C'est le retour de Princesses Leya mais y'a pas beaucoup de Star Wars, c'était pas dans le cahier des charges ?
Dedo : Oui, on s'est fait attaquer en justice par George Lucas et on n'a plus rien. Possible que le groupe s'appelle bientôt les "T'as pas deux francs ?"
Schoumsky : On a tout misé sur le nom du groupe, faut pas oublier que la Princesses Leya, c'est une générale, une meneuse, la leader de la Résistance. On est sur de la princesse Badass. Pour des rebelles en carton, c'est déjà beaucoup d'usurper une telle identité. Je plaisante, on n'est pas en carton. On est en simili cuir.
Le titre de l'album fait référence à Big Bang Theory, "Gang Bang Theorie" a été chanté par Anthony Joubert, pas trop dég' qu'il ait été preum's sur ce jeu de mot ?
D : Le préposé aux jeux de mots est Antoine, il me font tous vomir à intensité égale donc je ne me prononce pas.
S : On n'est pas sur un jeu de mot mais un détournement intellectuellement brillant, nuance. Le fait est qu'on a tous dans le groupe un bon bagage névrotique genre "Kikoo, j'ai des fêlures". Et il est possible qu'après une soirée un peu chargée en champi, on se soit posé beaucoup de questions sur l'origine de l'univers... Le reste était logique. Et la série est cool. Big Bang thérapie ça reflète bien où on en est : paumé dans le sillon de l'univers. Alors que le jeu de mot de Joubert, géographiquement, c'est le sillon interfessier, charmant mais réducteur.
Qu'est-ce qui vous plaît dans cette série à l'humour plutôt "classique" ?
D : On a plutôt cherché à faire un clin d'œil à la pop culture plutôt qu'à vouloir rendre hommage à la série. Sachant que la trame de l'album se nourrit de dimensions parallèles et de collapsologie, le big bang était une référence à laquelle on tenait. Et sachant que l'humanité toute entière aurait bien besoin de s'allonger sur un divan, le titre était tout trouvé.
S : Ça va finir par se voir qu'on est en crise existentielle.
Quelles sont vos attentes pour ce nouvel album ?
D : Un quintuple disque de platine, 4 millions de dollars en petites coupures et un hélicoptère.
S : Au moment où j'écris ces lignes, je viens d'apprendre qu'un candidat de "La France à Un Incroyable Talent" a utilisé un de nos titres pour un numéro dans lequel il se fait casser des briques sur la teub. J'ai plus aucune attente. La vie m'a gâtée.
Qu'est-ce qui est le plus important pour un titre, être marrant ou être rock ?
D : Le plus important, c'est l'électricité et ne pas oublier d'appuyer sur "Rec" dans le studio.
S : Pour ce deuxième album, c'est le rock qui est passé avant. Si ça vous fait pas rire, pas grave. C'est à cause de Pierre Danel, le réalisateur de l'album. C'est un génie, mais bizarrement, il préfère la musique à nos blagues. Du coup, il a dit « Ok, je fais cet album avec vous, si c'est un album d'un groupe de rock, pas d'une bande de débiles légers », il a un peu échoué dans le projet, mais il a un peu réussi aussi.
La vasectomie, c'est funky ?
D : Je pense qu'effectivement lors d'un moment si délicat, faute d'une bonne anesthésie, il n'est pas négligeable d'écouter du Earth, Wind And Fire.
S : Si ça peut apporter un peu de confort à toutes les femmes qui se font déglinguer l'organisme par la pilule, oui, ça mérite un petit déhanché de la joie.
Avec le jojoba, c'est un sujet tabou qui mérite d'être amené sur scène ?
D : Je pense qu'on reste dans les clous, même si la thématique est effectivement excessivement polémique. C'est pas comme si on avait écrit une chanson sur les noix de cajou.
Utiliser le terme "chemtrails", c'est pas un peu laisser penser qu'ils existent ?
D : Écrire "laisser penser qu'ils existent", c'est pas un peu complotiste des extra-terrestres ?
S : Le mot est dans le dictionnaire, quelques pages avant le mot complotiste, quelques pages avant le mot secte.
Parmi les dates à venir, y'a celle de Paris au Trabendo avec Opium Du Peuple, vous avez prévu des mélanges entre les deux groupes ?
S : On a évoqué une salade composé qui s'appellerait "Princesses du peuple", mais ça sera peut être pour plus tard. Là, chacun présente son show, il s'agit de deux nouveaux nés. On ne va pas commencer à mélanger les berceaux ! Mais oui, y aura une petite surprise...
D : Mais on ne va pas gâcher une éventuelle surprise en divulguant la surprise, sinon c'est plus une surprise.
Vous êtes friands de reprises décalées, quel morceau qui n'est pas encore à votre répertoire vous pourriez reprendre ensemble ?
D : On est plutôt branchés mashup, donc pourquoi pas un petit Magic System of a Down !
S : Dit le mec qui soit disant n'aime pas les jeux de mots. En vrai, on ne fait plus de reprises avec le nouvel album... enfin si... "Spider cochon", mais sinon, on est comme des ados qui veulent s'affirmer désormais. Après... si y a de l'ambiance, on n'est pas à l'abri de lâcher un petit "Panteradirladada".
Le clip d'"Analfabet" suit celui de "Baise tout seul", pourquoi est-il sorti avant ?
D : Parce que nous, quand on compte de 1 à 10, ça fait: 1,2,4,6,9,22, la Turquie.
S : On adore les puzzles, le film Memento et les escape game. C'est aussi simple que ça
L'actualité est plutôt morose, y'a des jours où vous n'avez pas envie de crier "faites l'humour, pas la guerre" ?
D : Je crie suffisamment sur scène en concert pour ne pas le faire dans la vie de tous les jours.
Vraie question, est-ce qu'il y a des jours où c'est moins évident d'être en mode rigolo ?
D : Fausse réponse : Non c'est plus difficile d'être en mode décongélation.
S : On va pas se le cacher, de temps en temps, avant de lâcher des blagues, il peut y avoir quelques jours de digestion de l'info. C'est parfois un peu copieux.
L'humour est alors une thérapie ? (et ouais, je reviens pile dans le sujet de l'album ! Ne tentez pas ce genre de pirouette chez vous, c'est un métier !)
D : L'humour est un mode de vie. Le seul valable.
S : Pareil. Sans musique et sans humour, la vie serait une erreur. Ouais, j'ai cite un nihiliste, et alors ?
Sinon, est-ce qu'il y a une interview où on ne vous parle pas d'Ultra Vomit ?
D : On y était presque !
S : Ça reste toujours plus flatteur que si on nous parlait de Tokyo Hotel.
Enormes mercis à Dedo et Schoumsky et aux autres Princesses Leya ainsi qu'à Olivier chez At(h)ome.
Photos : Carlos Olmo
Publié dans le Mag #58