The Prestige A series of catastrophes and consequences n'est pas un virulent pamphlet contre la situation politico-économique de l'hexagone natal de The Prestige, même si on pourrait le penser ne serait-ce que de part l'ironie du patronyme de cet EP inaugural des franciliens. Par contre pour la rage brute et contaminatrice qui donnerait envie de s'indigner et de tout brûler, ça, on est en plein dedans. "Baby, they just want your body" débaroule sur la platine gorgé de cynisme et porté par une sacrée envie d'un découvre. Hardcore rock/punk métallique jusqu'à la moelle, une puissance d'impact ravageuse dans les rucks et des riffs de tueurs qui viennent s'encastrer dans les quatre murs du studio, le groupe renvoie à leurs chères études la quasi totalité des formations européennes évoluant dans le même registre pour métaphoriquement taper à la porte des groupes de chez Deathwish Inc. (les Converge, Loma Prieta, Touché Amoré et autres Trap Them...). Certes, on n'y est pas encore, le groupe ne livrant là que son premier EP mais alors qu'un album est dans les starting-blocks, on sent déjà chez ces gars-là cette capacité à faire tomber la foudre à n'importe quel moment.
Déflagration "hargne-core", les murs qui tremblent et le pilonnage systématique des tympans qui reprend jusqu'à nous coller au siège, The Prestige n'en a pas eu assez de déchaîner les éléments avec son premier essai, alors il en remet une couche le temps d'un "Painters & novelists" plus rock'n'roll mais pas moins effréné ni passionnel. Effet garanti et véritable, les franciliens envoient le bois et ne veulent pas jouer petits bras. On se dit alors qu'ils mettent tout ce qu'ils ont dans les tripes sauf qu'en fait, "A view from..." démontre quelques instants plus tard qu'en fait... bah pas du tout. Les guitares tendent à alourdir le propos, la section rythmique marteau-pilonne jusqu'au sang et le vocaliste s'époumone pour nous en mettre plein la gueule. Evidemment ça fonctionne. Jusqu'au quatrième et implacable dernier titre de l'EP : "The lakeshore" sur lequel le groupe prend bien soin de calmer le jeu quelques instants afin de soigner son intro pour mieux décharger une dernière fois son incandescence hardcore rock punkisante aux reflets métalliques. Rayon prod', on n'en a pas parlé parce qu'il n'y avait pas grand chose à dire, c'est impeccable. Pour le reste, The Prestige se révèle comme une véritable sensation hexagonale à suivre de très très (très) près. Un album est déjà dans les cartons à l'heure où sont rédigées ces lignes (ça nous apprendra à chroniquer des trucs 2 ans après la bataille) et promet du lourd. Nous voici donc plus que prévenus.

PS : L'EP est en téléchargement libre juste ci-dessous. Enjoy.