Gonflé à bloc, Powerflo sort l'artillerie lourde avec son casting de seconds rôles luxueux: Sen Dog (Cypress Hill), Billy Graziadei (Biohazard), Christian Olde Wolbers (Fear Factory), Rogelio Lozano (Downset) et Fernando Schaefer (Worst), une association de malfaiteurs naturelle compte tenu de leurs états de service respectifs : Sen Dog (en plus de SX-10) a collaboré avec Biohazard sur State of the world address (« How it is ») et Uncivilization (« Last man standing »), Christian Olde Wolbers avec Cypress Hill sur Skull&bones (la basse sur Bones) et Stoned raiders (« Trouble ») et pour aller au bout des choses rappelons que Biohazard a œuvré à la démocratisation du crossover rap/métal au début des années 90 avec la B.O de Judgment night et le EP Slam avec les rappeurs d'Onyx et enfin que Downset fut à l'époque un rude représentant de ladite scène musicale.
Seulement là, pas question de tomber dans la facilité, de capitaliser ou de refaire ce qui avait déjà été fait dans le passé, dès « My M.O » ça envoie du très lourd, sorte de Body Count upgradé, on se dit alors qu'on va prendre cher... et ça sera le cas : riffs puissants et rythmiques martiales limite indus sur «Victim of circumstance », « Less than a human », « Made it this way » et « Up and out of me », pour peu on croirait que Tommy Victor occupe la gratte ! A l'écoute de « The grind » c'est le fantôme de Chaka Malik d'Orange 9mm qui plane tout du long, sur « Where I stay » et « Start a war » c'est à l'excellent Mata Leao de la bande à Seinfeld que l'on songe, avouez qu'il y a plus dégueulasse comme références ! Le quintet est plus que rôdé à l'exercice, épaulé en plus par une prod énorme signée Jay Baumgardner (Helmet, Coal chamber, Orgy...), ce sont l'efficacité et l'énergie qui priment avant toutes autres choses, les titres ne traînent pas en longueur et sont parfaitement maîtrisés et exécutés, c'est pesé, emballé et expédié en 35 minutes ! Pas le temps de s'emmerder, ni de se répéter, faut dire qu'à l'instar de Biohazard l'un des atouts du groupe c'est évidemment le duo de vocalistes qui en plus de bien fonctionner apporte une singularité à l'ensemble mais ce n'est pas l'unique force du groupe, l'alchimie entre les membres semble parfaite : breaks mi-tempo, plans typiquement HxC, gimmicks bien placés, riffs de butcher, matraquage de fûts... tous les titres sont en béton armé et voués à nettoyer les mosh-pits !
Alors certes notre all star band ne fait pas dans l'originalité, c'est old-schoold et ça nous ramène au hardcore crossover des 90's quelque part entre Downset et Merauder mais finalement là n'est pas la question, Powerflo c'est une invitation à renvoyer tous les cons dans leurs 22 à grand coup de pompe dans le cul... c'est bon et ça fait du bien !
Publié dans le Mag #29