Poison My Blood - The Great Northern C'est Belge, ça ressemble pas mal à un mix Architects meets Born from Pain et ça débarque tout droit de l'usine metal hardcore teutonne Let it Burn Records, donc c'est bien. Poison My Blood n'a pas besoin de grand chose pour nous en convaincre, deux titres à tout casser... deux titres qui effectivement retournent tout sur leur passage au rayon concassage des tympans en mode café moulu. "Isolation" met le premier coup de parpaing, les riffs destructeurs bien en avant, la batterie qui arrose comme ça sans sourciller et le petit zeste de technicité de pointe qui fait mal aux cheveux ; puis "We, the dreamers" se charge d'exécuter la sentence.
Tout à la fois juge, bourreau et fossoyeur, le groupe lessive les tympans de l'auditeur à coups de lignes de guitares assassines pendant que le préposé aux hurlements ravageurs beugle dans le micro comme un forcené. Compacts, massifs et taillés dans le marbre, les morceaux s'empilent les uns sur les autres et, entre accélérations sauvagement punk ("Iscariot") et grosse marave métallique ("Thieves"), balancent des ogives thermonucléaires pour tester la solidité de nos conduits anti-missiles... ceux-ci déjà sérieusement ébréchés après s'être déjà fait pilonné par les premiers titres d'un The great northern qui a décidément plus d'une armes de dissuasion dans son arsenal destiné à la destruction massive (l'énorme "Crossbearer" en étant l'exemple le plus éloquent).
Une petite pause dans l'entreprise de démolition belge avec le paradoxal et orienté ambient rock "Fractures" puis Poison My Blood repart la fleur au fusil, assener les moshparts qui dérouillent avec le bien nommé cette fois "I, destroyer". Primal et frontal quand il s'agit de rentrer dans le gras sans prévenir ("The conscious ignorant") ou plus fin techniquement lorsqu'il s'agit de faire aussi mal certes, mais de manière plus insidieuse cette fois ("Comatose"), le groupe maîtrise, fait tout ce qu'il veut et c'est dans les règles de l'art qu'il impose une dernière fois sa griffe avec l'intense et implacable bombe à fragmentation metal hardcore punk qu'est "Year of the black rat", histoire de démontrer une fois pour toutes qu'un nouveau loup est décidé à faire la loi dans la bergerie hardcore européenne...