Avec un superbe nouvel album sous le bras, les Point Mort avaient la lourde tâche d'entamer la chaude journée du 18 juin, ce sont Sam (chant) et Dam (basse) qui partagent leurs souvenirs...
Vous aviez déjà joué aussi tôt ?
Sam : Jamais. Et c'était au moins autant un challenge que de jouer au Hellfest en soi. Se lever à 6h du mat' pour faire un concert, ce n'est pas commun.
Damien : Je n'ai effectivement jamais joué aussi tôt de ma vie. Et même en tant que festivalier, je n'ai jamais vu un concert aussi tôt, c'est dire !
Y a-t-il une bonne heure pour jouer votre musique ? 10h30, c'est pas un peu rude ?
Sam : Si, me concernant, avoir la voix réveillée et alerte à une heure aussi matinale, c'était stressant. Mais au final, notre concert a démontré qu'il n'y a pas vraiment de bonne heure. Parce qu'avec la chaleur qu'il faisait déjà le samedi 18 au matin, les gens cherchaient un peu de fraicheur. Cela a œuvré en notre faveur. Puis les gens sont restés et c'est cela qu'on retient. Nous avons été agréablement surpris par le public présent.
Damien : On s'est levé assez tôt pour ne pas se retrouver à jouer au saut du lit. A posteriori, à part se lever assez tôt pour s'échauffer tous et la logistique associée, l'heure n'a pas été un si gros sujet de discussion entre nous. On ne savait juste pas s'il allait y avoir beaucoup de monde à cette heure. C'était le cas et vu les retours qu'on a eus, apparemment ce qu'on fait est compatible avec l'heure du petit-déj !
Vous jouiez en même temps que Karras présent aussi dans ce Hors-Série, c'est pas rageant de "rater" des groupes parce qu'on est sur scène ?
Sam : Je connais effectivement des personnes qui n'ont pas voulu choisir et qui ont vogué de leur concert au nôtre. C'est une bonne option aussi, quand c'est possible. Oui, cela peut-être un peu frustrant je suppose, mais pour être honnête, un concert où nous jouons, pour ma part, ne pourra jamais détrôner le concert d'un autre artiste, même d'un groupe que j'adore. Ce n'est pas le même plaisir. Pour moi, aucune hésitation.
Damien : On regarde forcément le running order pour savoir qui joue et qui va devoir se lever tôt comme nous, mais effectivement comme dit Sam, à aucun moment cela ne m'a effleuré l'esprit.
Quels ont été vos concerts favoris sur cette journée ?
Damien : En fin de journée j'ai pu profiter de Megadeth, cool, et une partie de Sepultura de très loin, c'était très bien. Ce n'était pas le jour où on a pu profiter du Fest c'est sûr !
Sam : Nous avons été en promo quasi toute la journée. Je n'ai malheureusement pas vu un seul concert. Mais c'est le jeu.
La presse vient du monde entier au Hellfest, ça met un peu de pression ?
Damien : Ce qui met la pression, c'est d'être à la hauteur de ce qu'on a prévu de partager avec ceux qui sont venus nous voir à ce moment précis.
Que représente pour vous le fait de jouer au Hellfest ?
Sam : Beaucoup de joie, une récompense et le symbole visible de tout le travail accompli par notre groupe ces dernières années. Et pas seulement par notre groupe, mais aussi par notre label, Almost Famous, et toute notre équipe technique, qui a travaillé dur à nos côtés. C'est une réussite familiale.
Damien : Une forme de reconnaissance, beaucoup d'excitation depuis l'annonce, un shoot intense d'adrénaline et beaucoup de visibilité.
Qu'est-ce qui vous a le plus impressionnés sur le festival ?
Damien : Toute cette effervescence autour de la reprise du Fest après 2 ans de disette, canalisée par une organisation de fou.
Quel souvenir garderez-vous de votre passage sur scène ?
Damien : La demi-heure d'attente avant, où on s'échauffe sur le côté de la scène et on fait les 100 pas. Voir que la Valley s'est très bien remplie pendant ces 100 pas au moment où on débarque sur scène. La confirmation que le temps est élastique car les 30 minutes passées sur scène n'ont duré pour moi qu'une poignée de secondes.
Vous étiez aussi au Post In Paris, il vous reste à faire le Roadburn et vous pouvez prendre votre retraite, non ?
Sam : (rires) Non, il reste des milliers de Fest où on souhaite jouer. Le Roadburn, définitivement, puis ArcTanGent, l'Amplifest, le Dunk... et tant d'autres ! On va commencer en août par le Macumba Open Air à Teillay, ce sont des amis de longue date. On est sûrs d'y passer un bon moment. Et puis plus sérieusement, on prépare assidument notre release party qui aura lieu le 22 octobre au FGO Barbara à Paris et une petite dizaine de dates à partir du 21 octobre.
Juste un petit mot sur votre excellent album, pourquoi toutes ces couleurs sur l'artwork ?
Sam : Tout simplement, parce que c'est raccord avec notre musique et qu'on n'aime pas les stéréotypes, je suppose. Notre musique raconte avant tout une histoire, parfois torturée, parfois violente, mais aussi faite de contrastes, de nuances. La vie est faite d'oppositions, sans noirceur, pas de lumière et inversement. La pochette est rose pastel mais si tu y regardes de plus près, ce qui y est dessiné n'est pas tout rose : chrysanthème, cercueil... On nous a souvent posé cette question de la couleur. Ce qui veut dire que notre pochette retient l'attention. Et ça c'est tant mieux.
Merci Sam, merci Damien, merci Point Mort et merci Romain & Elodie (Agence Singularités).
Photos : JC Forestier