plebeian_grandstand_the_vulture_s_riot.jpg La pop indé, mélodique, langoureuse et satinée ? Plebeian Grandstand ne connaît pas. Ici le groupe karcherise les enceintes, liquéfie les tympans à la Breach et éparpille les miettes façon sport. En clair, The vulture's riot, premier essai du combo toulousain : c'est du brutal comme dirait l'autre. Une poésie du chaos évoquant Botch et autres Converge, lardée de profondes cicatrices, des plaies béantes laissant entrevoir les chairs lacérées d'une musique profondément viscérale. Un premier titre exclusivement instru-métal ("Sloven & slow"), condensé de saturation préparant le terrain aux assauts vocaux "hargne-core", lesquels déboulent en force avec "Dear holy bro' puis "My jinx". Alors que le sol se lézarde un peu plus à chaque coup de butoir des toulousains, Plebeian Grandstand éclate la sourdine et fait parler sa puissance. Sauvage intromission dans le système auditif, le groupe ne met pas le doigt là où ça fait mal, il enfonce ses griffes dans les cicatrices à peine suturées. Le résultat, exsudant une violence épidermique et castratrice qui nous laisse sur le carreau, est sans appel.
Le diptyque "The form is an angel of soul I & II" torture un peu plus notre psychée. HxC parcourant les méandres de notre esprit sans temps mort ni baisse de régime, riffs qui viennent s'écraser contre les rotules, section rythmique qui s'emboîte dans le reste pour définitivement annihiler la concurrence, une technicité de tous les instants mise au service d'un son compact, corrosif et destructeur, Plebeian Grandstand se livre, ose tout et assume. A l'instar d'un Time to Burn, d'un Einna ou d'un I Pilot Daemon, les auteurs de ce The vulture's riot pratiquent un metal agreste, dissonant et post-chaotique qui ne souffre d'aucune objection. La contestation est ici écrasée dans le sang... Une dernière mine avec "Doomed to failure" et le combo toulousain cautérise ses plaies au fer rouge. Sous très haute tension, il éructe sa rage dans une furie démentielle où les instruments s'entrechoquent avant d'être réduits à l'état de cendres. Un premier titre exclusivement instrumental, cinq brûlots métal hardcore qui s'ensuivent en compressant les vertèbres, des compos plombées par la haine, rendues abrasive par nécessité... ce besoin primaire et sauvage qui oppresse l'auditeur et le consume sous les flots d'agressivité que déverse Plebeian Grandstand, on reste scotchés, encore choqués par la violence de l'impact.