The Phantom Carriage - New thing New thing, ça peut paraître un brin prétentieux dans l'esprit, mais en fait pas du tout. Pas ici. Parce que ce premier effort discographique signé The Phantom Carriage, c'est le genre de "truc" pas commun. Pas un OMNI (objet musical non-identifiable), mais pas loin. En quelques sept titres et une grosse demi-heure de musique, le groupe passe en revue à peu près tous les genres qu'il aime écouter, soit du hardcore black primal, du punk sauvage, du math-metal à l'habileté technique étouffante, du postcore fugitif, du jazz fuselé et pas mal de screamo écorché vif. Pas mal de choses à se mettre sous la dent et un programme paradoxalement bien plus digeste que ce que l'on aurait pu redouter.

Par contre, faut quand même le savoir avant de s'y plonger : l'écoute de ce New thing peut éventuellement occasionner quelques dommages auditifs sérieux si jamais le son est un peu élevé. Parce que The Phantom Carriage, ça blaste. Et ça fait pas semblant. Une sacrée dose de power-violence, des growls de l'enfer qui encerclent l'auditeur, des compos décharnées aux effluves black, un groove jazz ténébreux, un accordéon qui s'est paumé dans le coin et quelques belles séquences de trépénations métalliques, voilà ce que l'on peut trouver dans "The horses feeds their birds", "Black rain fall drops" ou "Les fantômes se cachent pour pleurer". Autant de morceaux qui sont l'essence même de ce qu'est ce groupe pas comme les autres. Joyeusement bordélique dans ses influences comme dans son écriture, salement violent dans l'exécution de ce qu'il compose.

The Phantom Carriage, c'est donc de la musique extrême au sens large. Une carnage sonore particulièrement bien orchestré pour ne pas sombrer dans le grand n'importe quoi, l'écueil dans lequel viennent s'abîmer bon nombre de groupes dont nous citerons pas le nom. Allez bon si un pour en jeter un aux carnassiers : Iwrestledabearonce. Pas ce ça ici, la cohérence est de mise et les frenchies maîtrisent parfaitement leur sujet. Que ce soit dans l'agression "gratuite" avec "Our roses" le pilonnage groovy mâtiné de jazzcore brûlant avec un "16-04-10" aux effluves screamo/black/jazzy affirmées. Et lorsque l'on repasse en boucle les "The wreck of my mental ship" et autres "The monument of Hendrick's Hill", l'évidence fait plus que sauter aux tympans : ce groupe a clairement une case en moins, ou en plus, mais ce qu'il fait est assez génial dans son genre. Même si bien extrême quand même...

NB : comme le veut la tradition chez Throatruiner Records, l'album est en téléchargement libre ci-dessous. Mais n'oublier pas que télécharger, c'est découvrir, acheter, c'est soutenir.