Alors que c'est le septième album de Pensées Nocturnes, c'est le premier chroniqué dans nos pages. Et je me demande encore un peu pourquoi. Parce qu'au moment de peser le pour et le contre, il y a pas mal de poids du mauvais côté de la balance... Le projet de Léon Harcore n'a aucune limite mais si je n'ai rien contre la liberté artistique, il y a des fois où les pires idées sur le papier (croiser le black metal avec de la musette) n'accouchent pas des meilleures créations. Si sur ce Douce fange, il y a quelques passages fort sympathiques (notamment l'intégration des divers samples qui vont piocher autant dans C'est arrivé près de chez vous que dans La cuisine des mousquetaires), des sonorités intrigantes et des amalgames heureux (le côté folklorique de "Fin défunt"), c'est trop souvent le bordel pour que j'adhère et que j'ai envie de me plonger plus profondément dans cette mélasse. Si tu lis ces lignes, c'est que le côté "pour" est aussi représenté et qu'il faut défendre bec et ergot le travail réalisé sur l'univers graphique du digipak, les textes, qui (une fois compris, donc lus) sont gavés de références historiques et humoristiques et un ton radicalement hors de notre temps (je te laisse juste imaginer de quoi peut être composé "Gnole, torgnoles et roubignoles"). Bref, dommage que l'ensemble soit aussi fouillis que fouillé.
Publié dans le Mag #50