pelican_the_fire_in_our_throats.jpg On va le dire une fois pour toutes, lorsqu'il s'agit de signer un groupe qui va nous mettre une bonne mandale auditive, les gens de chez HydraHead Records ne sont jamais bien loin (ça c'est fait). Après nous avoir mis à genou avec des groupes tels que Jesu, Knut, voilà que l'on se lance (avec un peu de retard il faut bien le reconnaître) dans l'oeuvre de Pelican. On avait été prévenu pourtant, ce groupe-là, c'était soit-disant du lourd, du béton armé qui nous allait nous terrasser d'un coup sec derrière la nuque et nous laisser au sol sans que l'on puisse se relever... Et c'était vrai. Mais Pelican, c'est également une musique aérienne, stratosphérique même, qui nous marque dès les premiers titres par l'affolante maestria technique qu'il s'en dégage. A peine à t'on eu le temps de poser l'oreille sur ce The fire in our throats wil beckon the saw (profitez-en, je n'écrirerai qu'une fois le titre de l'album... non pas parce que j'ai la flemme, mais parce que je sais que je vais finir par en laisser une partie en route... sic), que l'on est de suite happé par l'intensité et ses monologues instrumentaux aussi interminables que majestueux. La meilleure expression de l'effet que procure cet album restant quand même son impressionnant climax qu'est "March into the sea". Un déluge de guitares, une section rythmique bétonnée jusqu'à l'os, pour un véritable manifeste post-hardcore tellurique qui rompt avec les volutes stratosphériques et tortueux d'un "Lady in the water" ou d'un "Aurora borealis". L'orage gronde, le chaos s'approche, la terre semble à deux doigt de s'ouvrir sous nos pied et lorsque l'on sent la fin imminnente, finalement les nuages s'estompent soudainement pour nous emmener dans des sphères familières des amateurs d'Explosions in the Sky ou Red Sparowes. A deux visages, la musique de Pelican joue complètement de ses deux facettes. L'une, post-rock, enlevée, aérienne et très mélodique, l'autre plus torturée, souterraine et massive. Le point commun entre les deux, ce petit "truc" en plus qui lie inexorablement tous les morceaux du puzzle, c'est la complexité des structures mises en place par le groupe. Celui-ci a semble-t-il cherché à composer une pièce d'orfévrerie metallique à l'architecture complexe mais pensée dans ses moindres détails. A cet égard, The fire in our throats will beckon the saw (et oui, finalement, le copier-coller, ça aide...) est un disque puissant et passionant, pour peu que l'on fasse l'effort de s'immerger en lui. Une oeuvre compact et d'une rare intensité où les éléments se déchaînent les uns après les autres. Car telle est la quête de Pelican : les affronter chacun en duel pour mieux les vaincre et ainsi se faire une place au soleil entre les Isis, Neurosis et autres Cult of Luna pour imprimer sa marque sur un genre qui n'en finit plus de nous livrer des perles.