Metal Métal > Part Chimp

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Part Chimp est originaire de Camberwell, un quartier situé dans le sud de Londres. Le groupe est constitué de Tim Cedar (voix/guitare), Jon Hamilton (batterie), Ian Hinchliffe (guitare) ainsi qu'une flopée de bassistes (Nick Priori, Joe Mcloughlin, Tracy Bellaries). Tim Cedar et Nick Prior avaient auparavant déjà collaboré ensemble au sein de Ligament. Le split de Ligament a donné naissance à Part Chimp. Leur discographie est constituée de quelques albums (Chart Pimp en 2003, I am come en 2005, Cup en 2007, Thriller & Reduce to clear (live) en 2009) ainsi que de nombreux singles et des participations à un nombre incalculable de compilations...

Part Chimp / Chronique Split > Part Chimp | Torche

Part Chimp + Torche Part Chimp : soit l'une des révélations sludge-noise étincelantes des dernières années vs Torche "alias" la pépite stoner-pop metal punk qui a carbonisé nombre de platines CD/vinyles depuis 8 ans, c'est à cette collision super-sonique que convie un label Hydrahead en légère perte de vitesse depuis quelques temps et qui scelle ici une collaboration musicale fatalement haute en couleur et décibels concassés. Niveau couleur d'ailleurs, la double pochette de l'objet, sorti exclusivement en vinyle 12'' limité, s'offre une illustration aux inspirations guerrières et futuristes façon Gear of Wars (comme l'album de PC, Thriller du reste) et annonce donc la teneur de ce split : belliqueux et incandescent. Enfin presque

Trois titres pour Torche / deux "seulement" pour Part Chimp, lesquels livrent ici un "Dr Horse" tendu comme un string de playmate lors d'un casting hollywoodien, aux grésillements noise sulfureux. Le riffing est pénétrant, le chant discrètement habité et volontairement "noyé" sous un océan de réverb, la lourdeur sludge jouissive et oppressante pendant que l'ensemble, aussi hypnotique que monstrueusement groovy, nous fait basculer sans l'air d'y toucher vers le second titre signé PC sur ce split : "The watcher". Même cause, mêmes effets et une efficacité diabolique doublée, encore une fois de quelques moments de bravoure aux lignes de basses écrasantes de maîtrise (3 bassistes ça aide un peu en même temps) et à la rythmique neuroleptique. Et le groupe de confirmer ses prédispositions de tueurs d'élite dans sa catégorie. Béton.

Torche qui s'est depuis quelques temps offert un petit virage musical plus stoner/pop avec son dernier album en date (l'excellent Songs for singles) livre de son côté 3 titres... qui disons-le tout de suite, ne tiennent absolument pas la comparaison qualitative (ce n'est pas vraiment le même style...) avec leur camarades de jeu sur ce split. Réduits ici au simples rangs de vulgaires sparring-partners, sinon de piteux faire-valoirs, les américains semblent complètement... éteints (ahah) avec un "Exit flagger" vaguement pop/punk et apparemment enregistré dans une cave slovène puis mixé avec des moufles. On passe parce que bon... quand même hein, pour un groupe pareil, c'est assez décevant pour ne pas dire plus [note de l'auteur : hé les mecs, c'est pas beau de remplir au tiers un split avec une vague démo captée à l'emporte-pièce et ressortie du tiroir pour faire le nombre]. Heureusement, celui-ci corrige (un peu/moyennement/beaucoup) le tir avec un "Postal blowfish" déjà plus cinglant, sans réellement d'âme mais qui arrive à faire assez basiquement pleuvoir la foudre sur les enceintes. Troisième et dernier acte avec un "Unleashed! The large hearted boy" là encore assez médiocre et qui nous fait donc retourner illico sur les deux titres signés Part Chimp. Basta.

En clair, un split pour collectionneurs purs et durs, la moitié des titres étant largement à jeter "because" les personnes concernées se sont un peu foutues de la gueule de leur public et du label (qu'elles ont quitté depuis)... bon et un peu aussi pour la découverte/confirmation de l'irradiant talent de Part Chimp. Ouf l'honneur est sauf.

Part Chimp / Chronique LP > Thriller

Part Chimp - Thriller Part Chimp, c'est tout d'abord un coup de cœur live lors de leur passage au Grand Mix de Tourcoing en septembre dernier : puissant, lourd et hypnotisant. Les adjectifs ne manquaient pas pour qualifier la performance live du groupe et la donne est sensiblement la même sur Thriller, leur dernier véritable album en date (ils ont visiblement sorti un live entre-temps). Les affreux jojos à tronche de piliers de bars anglais (venant d'un autre affreux jojo pilier de bar également, ce n'est pas une insulte, on est entre potes...) de Part Chimp vont balayer les sceptiques d'une main et enfoncer la tête la première les déjà convaincus dans les méandres de leur sludge noise bâtarde.
Puissant, lourd et hypnotisant donc, on pourrait arrêter la chronique de suite mais on ne le fera pas, il me reste encore deux-trois trucs à dire sur cet album fa-bu-leux. "Trad", le premier titre, assomme l'auditeur de tout son poids : imaginez un compromis entre la lourdeur exacerbée des premiers Kylesa, avant qu'ils ne fassent de la pop, les reliefs soniques pas tout à fait définis et la "craditude" des premiers Sonic Youth... Intro en douceur, balançage de purée jouissif, riffs en béton armé, section rythmique lourde et véloce, break méga-bandant à base de matraquage, prod' très brute de décoffrage, une voix qui se mue dans un collectif décidé à tout atomiser sur son passage. "FFFF" et "Sweet T", c'est sensiblement le même topo : les Part Chimp lâchent les taureaux sans se soucier des dommages collatéraux qui sont, à l'image de leur puissance de feu, colossaux. Soulignons le travail d'enchaînement entre les morceaux qui rend l'album incroyablement fluide à l'écoute : ainsi, "Dirty sun" semble parfaitement s'intégrer à "FFFF" et on a l'impression d'une continuité naturelle qui confère un caractère immersif redoutable. Le groupe sait aussi la mettre en sourdine, comme sur les titres "Tomorrow midnite" et "Super moody", histoire de démontrer à l'auditeur qu'ils sont aussi de véritables songwriters et qu'ils maîtrisent leur sujet à mort, les amplis en mode "shut up !", même si c'est pour inévitablement remettre le couvert en terme de débauche d'électricité. Impossible de terminer ce modeste article sans mentionner le titre final, "Starpiss" : neuf minutes, de l'électricité souillée, de l'épique... Tout est dit.
Trop noisy et crade pour séduire un métalleux pur jus, trop metal pour charmer un rockeur strictement indé, Thriller jouit d'une qualité de grands albums : il a le cul entre plusieurs chaises. Si tes oreilles ne font partie d'aucune secte et ne réclament que de l'envoutement auditif, Thriller est sans doute l'album qu'il te faut : c'est une claque monumentale.