Leur MySpace a pour titre "paltorture"... alors forcément, ça inquiète un peu. Parce que le black death underground de l'enfer, ça va cinq minutes. Bon en même temps, c'est M_ (oui comme ça c'est plus hype) hein, c'était donc peut-être de l'ironie et là on la comprendrait bien plus facilement. Sinon, ce Pal que l'on ne connaissait, avant de le recevoir, ni d'Eve, ni d'Adam est originaire de Toulouse et délivre une musique à l'image de l'artwork de son And out your mouth. Soit un mélange de sludge punk et de noisecore métallique qui joue les snipers sur le label Prototype Records, structure sudiste spécialisée en prods' qui arrachent la gueule bien comme il faut (cf : Bone Dance, Chère Catastrophe, Snakecharmer, Sofy Major, Stuntman). Et avec Pal, rien à redire, pour ça on est servi.
En huit coups et quelques trente minutes de matraquage systématique des conduits, Pal fait parler la poudre et donc sacrément mal aux cheveux. Une mise en appétit avec un "Far beyond couscous" en guise de hors d'oeuvre et déjà, ça concasse joyeusement du riff en même temps que ça fait pulser les hormones. En plus ça joue vite et ça joue fort, à la limite du désespoir et au final, ça emporte donc à peu près tout sur son passage ("Mudslide"). Quant au "chant", il est en permanence à la limite de cette rupture qui ne viendra jamais... mais tend l'atmosphère au cordeau et met l'auditeur dans un état de tension prégnante, ce qui muscle gentiment le truc après quelques minutes d'écoute. Deux titres intenses, voici donc venu le moment de faire une pause avec un interlude ("Cursed") qui semble être là pour éviter la surchauffe avant que "Bee war" ne viennent tout faire sauter. Là, ça va effectivement être la guerre.
Pal appuie là où ça fait mal et accélère la cadence, expédiant désormais les titres les plus abrasifs en rafales et comme chez ces gars-là, il n'y a que ça, on en prend décidément pour son matricule. Guerilla urbaine vs guerre de tranchées, on n'a pas peur de se retrousser les manches et d'allers au turbin. Mode DIYcore quoi... Entre hardcore subversif, sauvagerie punk et noise au kärcher, And out your mouth est de ces albums qui débarquent sans prévenir, par la grâce d'un label bienveillant (il y en a encore... oui), pour nous mettre la tête à l'envers ("Tank", "Dumbledarkthrone") et les vertèbres en puzzle. D'autant que chez ce groupe là, quand il n'y en a plus, il y a a encore et à partir de là, ça envoie du HxC groovy à travers la pièce, une sacrée platrée de noisecore pour colmater les brèches, ou les élargir, c'est selon, et surtout une énorme envie d'en découvre. Jouissif, à l'image du "Gazallelluia" final (oui, ils ont osé). Le genre de découverte qu'on n'attendait pas du tout (en même temps, c'est un peu ça le principe) et qui nous donne envie d'y retourner fissa. Replay.
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