Oversense souffle le chaud et le froid. Voilà, c'est dit. Je ne voulais pas être désobligeant ni impoli. et encore moins moralisateur, d'où l'utilisation de cette formule passe-partout qui ne veut rien dire mais qui, en même temps, prend tout son sens à l'écoute d'Egomania, nouvel album du quatuor (ou quintet, on ne sait pas trop) allemand. Il faut dire que le groupe joue un power rock symphonico-métallique avec beaucoup de claviers et où les guitares très graves s'entremêlent avec des mélodies vocales surinterprétées. ET BIEN ENTENDU, JE NE TE PARLE MÊME PAS DE CES PUTAINS DE BALLADES QUE JE SURDETESTE (même si j'arrive à taper du pied sur Love, grrrrr). Pour te peindre le tableau d'une manière plus concise (mais de façon grossière, c'est comme si Nickelback avait copulé avec Rammstein et avait enfanté le frère jumeau de Kamelot. Eh ouais, on en est là. Alors, pas de problème, ça joue grave, c'est bien (sur)produit, ça fera taper dans des milliers de mains pendant les concerts épiques (ou les concerts qui piquent, c'est selon l'humeur ou l'humour), mais quand même les gars, parfois, ça va beaucoup trop loin ! Tiens, prenons "Faith" qui est un exemple parfait : tout au long des cinq minutes et quelques du morceau, tu pourras te coltiner une superbe intro lyrique, puis un enchainement de double pédooool/clavier malfaisant/des guitares shreddées, un tour de chant par Monsieur et Madame (et oui, je t'ai pas dit, il y a aussi une chanteuse), quelques pincées de Nightwish dans les refrains et, summum de la terreur, un pont complètement interdit en plein milieu de morceau suivi d'un solo qui te reste sur l'estomac. Mieux vaut en rire. C'est dommage, car il y a quand même de bons moments (les riffs d'intro de "Antisocial" - noooon, ce n'est pas une reprise de Trust - le dynamique et déstructuré "Toast tot the devil") mais clairement, même si j'ai conscience qu'il y a du taff dans l'exécution et la mise en place, Oversense n'est définitivement pas ma came. En revanche, je pense que les amateurs du genre (qui ne lisent pas notre magazine) seront conquis. Si tu as des amis que ça intéresse, n'hésite pas à leur refiler le tuyau percé !
Publié dans le Mag #49