The Overseer - We search, we dig Quasiment inconnu au bataillon (pour ne pas dire complètement), The Overseer, c'est la dernière torpille "métallique" de chez Solid State Records, LA cash-machine de la scène metalcore nord-américaine spécialité "rock/metal chrétien" (August Burns Red, Demon Hunter, The Showdown, Underoath). Idéologiquement, cela ne change pas grand chose à la cartographie artistique du truc, le seul reproche de fond est en général que tout se ressemble cruellement dans le genre... surtout qu'outre-Atlantique, quand un truc marche, la stratégie est de surtout... ne rien changer et donc le refaire, le décliner à l'infini jusqu'à ce que le filon ne s'épuise de lui-même et qu'il faille passer à autre chose.

L'intérêt de The Overseer et de son premier album, We search, we dig ? Notamment le fait de ne pas réellement évoluer dans le même registre que ses compères de label. Car autant inspiré par Underoath que Thrice (et Jesus Christ aussi...[Note de l'auteur : véridique]), les natifs de l'Arkansas développe un cocktail oscillant entre émo-rock intense et metal puissant, qui, sur l'inaugural "Secrets" fait ses preuves avec une jolie efficacité. Rayon force de frappe, ça cogne dur, ça gueule bien comme il faut et sans montrer d'une originalité folle, ça développe ses mélodies avec un savoir-faire de vieux roublards que les gaziers ne sont pourtant pas vraiment ("Amend", Dreamer"). Et quand il s'agit de faire vibrer la corde sensible, ça marche tout aussi bien, en témoigne notamment "Mendacious".

Titres fuselés, mélodies catchy mais jamais boursouflées (même si "Traitor" un peu...) et éclairs de rage savamment distillés sans jamais trop céder à la facilité, The Overseer aligne les morceaux avec une aisance réelle et parvient à asseoir une griffe, une personnalité artistique qui lui est propre et qui passe le cap de la crédibilité sans coup férir ("Vulture", "Estrange"). Malgré quelques redites sur certains motifs instrumentaux ("Lost"), We search, we dig tient plutôt très bien la route en brouillant les pistes entre ce que l'on redoutait et en même temps espérait de lui. Le grand écart facial entre rock mélodique mais burné, metalcore encore oui ("Absolve"), mais pas trop.