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Aprés un premier album qui n'a pas marqué tous les esprits, les Out ont signé chez RoadRunner USA, la grande classe... croyait-on...
Voici ce qu'il s'est passé ensuite...
Tu en apprendras plus sur eux au travers des interviews, notamment avec cette interview croisée : Out-Shovel (février 2000) et durant la rencontre Mass Hysteria Vs Out.

Review Concert : Out, Out au Splendid de Lille (mai 2003)

Review Concert : Out, Out live au Zenith de Paris (déc. 99)

Interview : Out, Interview In or Out (mai 2003)

Out / Chronique LP > Unik

out : unik Dieu que cet album s'est fait attendre ! Aprés avoir signé son deuxième album, X-Position, chez RoadRunner USA, le groupe lillois pensait avoir passé le plus dur, mais c'était sans compter sur la politique de RoadRunner qui n'a pas grand chose à faire de ce groupe français sur le territoire nord-américain, bref, les Out sont restés en Europe, avec l'unique appui de RoadRunner France et de quelques bureaux à l'étranger. Les succés en Angleterre (merci Pulkas), Allemagne et au Bénélux ont permis au groupe de travailler dans la sérénité après avoir dit au revoir à RoadRunner. Ils font venir le canadien André Wahl au Chapel Studio (Angleterre) et enregistre leur album en 2001. Début 2002, il est mixé par ce même Andy du côté de Londres, "ça avance", le groupe trouve les fonds grâce à la jeune société de production Exxos et démarche les grosses boîte de distrib', il faut attendre début septembre 2002 pour que le deal avec Naïve soit arrangé, tout est prêt pour sortir l'album ! Le titre "Aucun sens" est lâché en pature sur la compil Nu-ko et rend l'attente insupportable. Mais il faudra attendre et encore attendre jusque la fin du mois de février 2003 pour le voir dans les bacs... Comme quoi rien n'est simple dans ce milieu...
Unik est donc déjà un vieil album quand il sort, mais pour un vieux, il a une sacré pêche ! "Before the bullet" donne le ton, les samples s'affirment, les guitares sont travaillées au possible, les rythmes sont nets et précis et le chant toujours aussi bien maîtrisé, en anglais comme en français. Car sur les 15 titres de l'opus, on en a cette fois-ci trois compréhensible à la première écoute. Et Out s'en sort sacrément bien, d'autant plus qu'ils se sont amusés à traduire (si l'on peut dire puisque les textes sont plutôt différents) les excellents "Aucun sens" et "Monter la haine" en anglais, ça donne "Share" et "Guess freedom", deux titres qui ont la même efficacité quelque soit la langue. Dans l'autre sens, "Grief" devient à la fin de l'album, avec un peu moins de réussite, "S.M", comme quoi Out arrive mieux à passer du français à l'anglais que l'inverse. Côté musique, on oscille entre un côté sombre et néo ("Eternal complexion", "Pleasure's loud") et un autre électronique, mellow, machinal, un côté beaucoup plus prononcé où servent de référence Spineshank ou Orgy ("Angels with no wings", "Sea of dreams"). Les mélodies prennent souvent le pas sur l'aggressivité et Out se risque même à un titre chargé d'ambiances Nine Inch Nailsques : "Ambient shadows". Bref, Unik est impressionnant.
Out enfonce le clou sur ce qu'il savait faire et démontre qu'il domine déjà ses nouveaux terrains de jeu que sont la translation et l'industrialisation (sic), explosant par la même occasion les derniers complexes du métal français. Vraiment très impressionnant.

Out / Chronique LP > X-Position

out : x position X-Position en impose déjà rien que par la production, Mr Colin Richardson en personne. La suite est toute aussi imposante : un chanteur d'une tessiture impressionante, un bassiste qui ne s'en laisse pas compter. "Lie no limits" plante le décor, les harmonies, et le poids de Out. Une basse omni-présente, une batterie qui martèle, des samples discrets, mais néanmoins présents. La guitare glisse, zigzague, poussée par une basse qui brasse large. La particularité de Out réside surtout dans les parties de chants aériens dont est capable Chris. Cette voix aérienne étant mis en exergue par une basse grondante, vibrante, et chaude. Le métal de Out est de bonne facture, et tient bigrement la route. "Who's alive", commence par cette petite syncope de guitare et de batterie, qui ferait presque oublier le déluge sonore et saturé qui vient ensuite. La double pédale est une mécanique bien huilée, harcelante, martelante, inquisition atomique sur un lit de dentelles saturées. "Left in limbo", son beat techno titillé à son apogé, une voix imprégnée dans les parties de guitares, les cymbales, encore un peu d'imagination, et on retrouverait presque une structure pop dans les compos de Out...
Malgré, la lourdeur, la saturation, la sueur, qui s'en dégage. Intro calme, presque lente, dégagée, qui se déroule sans impatience, légère accélération, friction de grosse caisse, une guitare étouffée, la basse arrive, grondante, vibrante, omnisciente, une voix presque ensevelie, mais malgré tout, bien mis en relief, un coup de vent, puis "Like a fish" se déploie dans toute sa splendeur. Riff basique de guitare, mais un petit rythme charmant, presque sexy, puis avalanche de cris, déluges de sons, tintement de chaînes, mais toujours cette basse imperturbable, -So close to see-, élément indispensable de l'équilibre. "Watch me in", et son intro bourru, spartiate, presque lobotomique, s'en suit un couplet qui fait la part des choses, un sample qui allège la sauce, dont une voix aérienne prend la relève, mais pour combien de temps ? Nouveau plongeon, la tête la première, noyade en eaux troubles, pas le temps de revoir le film de sa vie, -Be my hand, and I'll take the gun in-, Watch Me In. Format court pour "Will", schéma classique, mais grosse clameur basse-guitare, harcèlement métallique, quand la voix n'agresse pas, c'est la clameur qui s'en charge, et inversement. Voix enchanteresse, haut dans les limbes, entre soprano et métal, l'entente n'est pas forcément cordiale, petit break saturé pour marquer le territoire, et reprise terriblement onirique d'une voix aérienne et d'une basse de catacombes. "X-Position" résume bien le mélange de Out, entre basse imposante, guitare qui sait se faire oublier tout en étant indispensable, et vision métallique d'une batterie prolifique, une pincée de sample, un chant doté d'un don d'ubiquité. Riff tout en courbe, mais qui suit le droit chemin, une voix qui s'y appuie pour mieux s'envoler, un sample qui tisse le tout d'une atmosphère dense, verte, tropicale, -Want my world, to be free-. Entrée en matière inexistante, ondée violente et ponctuelle, l'intro arrive ensuite, "Girl X Man", entre violence contenue, vide éclairé, précipitation dense accélérée, Out se laisse porter par le cours de la musique. Un refrain dense, posé, suivi d'un interlude industriel, débit de machine, emballement métallique, pression prolixe. Concept, ou délire de studio, "Bio burger", son déroulement hypnotique, -I'm a Burger, and He's a Burger-, puis son déluge dense aux abords industriels, une grosse caisse qui se fait entendre, hurlement de métal qu'on plie, marche militaire, avalanche de burgers. Seule chanson en français de l'album, mais non des moindres, "Les Voix du silence", atmosphère immense, une intro progressive, de nouveau des frictions de grosse caisse, une basse imperturbable qui avance avec entrain et ambition, légère montée des samples, une guitare qui s'accommode de tout ça, un riff basique, mais immense, puissant, imposant, une voix chuchotée, presque contrainte, puis un refrain qui éclate -une petite mort comme dernière sensation-, se rétracte et implose -le reste d'une vie comme dernière illusion-. Une lueur bleuté envahie l'ensemble, liant les différentes composantes, le silence fuit au loin, une guitare qui coule sans difficultés, hurlements, désespoir final, fin de l'histoire.
Métal mi organique, mi industriel, la lourdeur et la vibration de Out se détache, au delà des compositions, dans le son et les arrangements, dans la place de la basse au sein du volume sonore, par les interventions de batterie, l'ubiquité vocale de son chanteur, mais également par la facilité de la guitare à s'insérer au sein de ses entités.