out : x position X-Position en impose déjà rien que par la production, Mr Colin Richardson en personne. La suite est toute aussi imposante : un chanteur d'une tessiture impressionante, un bassiste qui ne s'en laisse pas compter. "Lie no limits" plante le décor, les harmonies, et le poids de Out. Une basse omni-présente, une batterie qui martèle, des samples discrets, mais néanmoins présents. La guitare glisse, zigzague, poussée par une basse qui brasse large. La particularité de Out réside surtout dans les parties de chants aériens dont est capable Chris. Cette voix aérienne étant mis en exergue par une basse grondante, vibrante, et chaude. Le métal de Out est de bonne facture, et tient bigrement la route. "Who's alive", commence par cette petite syncope de guitare et de batterie, qui ferait presque oublier le déluge sonore et saturé qui vient ensuite. La double pédale est une mécanique bien huilée, harcelante, martelante, inquisition atomique sur un lit de dentelles saturées. "Left in limbo", son beat techno titillé à son apogé, une voix imprégnée dans les parties de guitares, les cymbales, encore un peu d'imagination, et on retrouverait presque une structure pop dans les compos de Out...
Malgré, la lourdeur, la saturation, la sueur, qui s'en dégage. Intro calme, presque lente, dégagée, qui se déroule sans impatience, légère accélération, friction de grosse caisse, une guitare étouffée, la basse arrive, grondante, vibrante, omnisciente, une voix presque ensevelie, mais malgré tout, bien mis en relief, un coup de vent, puis "Like a fish" se déploie dans toute sa splendeur. Riff basique de guitare, mais un petit rythme charmant, presque sexy, puis avalanche de cris, déluges de sons, tintement de chaînes, mais toujours cette basse imperturbable, -So close to see-, élément indispensable de l'équilibre. "Watch me in", et son intro bourru, spartiate, presque lobotomique, s'en suit un couplet qui fait la part des choses, un sample qui allège la sauce, dont une voix aérienne prend la relève, mais pour combien de temps ? Nouveau plongeon, la tête la première, noyade en eaux troubles, pas le temps de revoir le film de sa vie, -Be my hand, and I'll take the gun in-, Watch Me In. Format court pour "Will", schéma classique, mais grosse clameur basse-guitare, harcèlement métallique, quand la voix n'agresse pas, c'est la clameur qui s'en charge, et inversement. Voix enchanteresse, haut dans les limbes, entre soprano et métal, l'entente n'est pas forcément cordiale, petit break saturé pour marquer le territoire, et reprise terriblement onirique d'une voix aérienne et d'une basse de catacombes. "X-Position" résume bien le mélange de Out, entre basse imposante, guitare qui sait se faire oublier tout en étant indispensable, et vision métallique d'une batterie prolifique, une pincée de sample, un chant doté d'un don d'ubiquité. Riff tout en courbe, mais qui suit le droit chemin, une voix qui s'y appuie pour mieux s'envoler, un sample qui tisse le tout d'une atmosphère dense, verte, tropicale, -Want my world, to be free-. Entrée en matière inexistante, ondée violente et ponctuelle, l'intro arrive ensuite, "Girl X Man", entre violence contenue, vide éclairé, précipitation dense accélérée, Out se laisse porter par le cours de la musique. Un refrain dense, posé, suivi d'un interlude industriel, débit de machine, emballement métallique, pression prolixe. Concept, ou délire de studio, "Bio burger", son déroulement hypnotique, -I'm a Burger, and He's a Burger-, puis son déluge dense aux abords industriels, une grosse caisse qui se fait entendre, hurlement de métal qu'on plie, marche militaire, avalanche de burgers. Seule chanson en français de l'album, mais non des moindres, "Les Voix du silence", atmosphère immense, une intro progressive, de nouveau des frictions de grosse caisse, une basse imperturbable qui avance avec entrain et ambition, légère montée des samples, une guitare qui s'accommode de tout ça, un riff basique, mais immense, puissant, imposant, une voix chuchotée, presque contrainte, puis un refrain qui éclate -une petite mort comme dernière sensation-, se rétracte et implose -le reste d'une vie comme dernière illusion-. Une lueur bleuté envahie l'ensemble, liant les différentes composantes, le silence fuit au loin, une guitare qui coule sans difficultés, hurlements, désespoir final, fin de l'histoire.
Métal mi organique, mi industriel, la lourdeur et la vibration de Out se détache, au delà des compositions, dans le son et les arrangements, dans la place de la basse au sein du volume sonore, par les interventions de batterie, l'ubiquité vocale de son chanteur, mais également par la facilité de la guitare à s'insérer au sein de ses entités.