Ils avaient soigneusement préparé le terrain avec une réédition plus que classe de leur quasi culte Geisterstadt, accompagnée de Kalt, la démo de leurs débuts, les voici maintenant passant de nouveau aux choses très sérieuses avec un nouvel album fatalement sur le radar du webzine aux longues oreilles de puis un paquet de temps : Karpatia. Une batterie qui dès les premières secondes accomplit sentencieusement son oeuvre, à savoir préparer l'auditeur au choc thermique qui va s'abattre sur lui, "Aura" dévoile ses apparats postcore-doom-metal avec un effroyable efficacité. Lourd et implacable, le groupe y développe ce qu'il sait faire de mieux, à savoir un magma métallique aux fulgurances postcore qui enserre les tympans de l'auditoire dans une gangue de plomb. Pour ne plus jamais le libérer.
Dix minutes tout rond d'une première épreuve de force et voici que déjà, Omega Massif imprime sa marque au fer rouge, assommant la concurrence tout en se réservant également quelques passages plus aérés, ouvertement post-rock, même si sous la surface, on sent toujours cette menace sous jacente, insidieuse qui permet aux allemands de faire exploser les enceintes à tous moments... et notamment sur un final de très haute volée. En un seul titre, la formation germanique a déjà mis tout le monde a ses pieds. Alors quand derrière le groupe raccourci le format à quelques 3'35 pour balancer un "Wolfe" tellurique et fracassant à souhait, on dépose les armes. Une petite séance de concassage des membranes auditives plus tard et le groupe peut passer à quelque chose de plus dense et subtil que simplement "massif" et destructeur avec "Ursus octos". On attendait le moment où justement Omega Massif se libèrerait de cette obligation de démolition auditive pour enfin passer au niveau supérieur. Il arrive.
Quand il le fait, le groupe conjugue Geisterstadt au passé et repousse ses propres limites, avec "Im karst" et son déluge de décibels qui retourne les trippes d'abord, sur l'éponyme "Karpatia" ensuite, une pépite shoegaze metal à l'onirisme diabolique. On aurait pu craindre que le groupe ait du mal à se renouveler, à proposer autre chose qu'une simple séquelle basique de son premier album, il n'en est rien. Omega Massif arrive à évoluer et à proposer quelque chose d'encore plus intense que ce à quoi il nous avait habitué, de plus raffiné également dans le processus d'écriture. Parce que pour ce qui est de l'exécution, on n'en doutait guère, c'est toujours aussi impressionnant. Et il le prouve une ultime et dernière fois sur "Steinerness meer", quelques onze minutes et cinq secondes d'une odyssée postcore/doom/metal épique durant laquelle il nous emmène explorer les territoires désolés évoqués par l'artwork de ce Karpatia évoquant les atmosphères glauques et étouffantes d'un disque de black metal. On n'y est pas encore, dans ces sphères musicales-là s'entend, mais l'effet produit est une magnifique réussite. Comme le reste en fait. Implacable.
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Omega Massif :
Chronique LP / Karpatia
Omega Massif
LP : Karpatia
Label : Denovali Records
Date de sortie : 16/09/2011
LP : Karpatia
Label : Denovali Records
Denovali Records: site du label (1504 hits)
Date de sortie : 16/09/2011
Aura
Wölfe
Urus Arctos
Im Karst
Karpatia
Steinernes Meer
Wölfe
Urus Arctos
Im Karst
Karpatia
Steinernes Meer
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Re: Omega Massif - Karpatia
Terrier : Paris
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Charlotte Noailles
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