nostromo : ecce lex Le grand danger avec le grind core, c'est de se lasser après quelques titres et de ne pas savoir reconnaître les titres entre eux... Nostromo évite admirablement les deux pièges. Ecce lex, littéralement "Voici la loi", en l'occurence c'est celle de Nostromo et je ne pense pas que nombreux seront ceux à tenter de s'y opposer (même durant 16 secondes). Les douze titres de l'album sont une démonstration de ce que peut être un très bon album de métal qui arrache tout sur son passage. Le son (limite larsen) monte doucement, une gratte lâche des riffs sourds et la machine est lancée, "Rude awakening", le réveil n'est pas si dure, techniciens hors pair, les Suisses balancent tout ce qu'ils ont dans le ventre, la voix est un peu en retrait mais ne prend pas trop le temps de souffler, toujours écorchée vive, elle assaille autant que les rythmiques de feu et les fringuants accords flinguants. Nostromo sait alourdir et densifier l'atmosphère mais se laisse également emporté par des envolées qui tourbillonnent autour de nos oreilles telles celles de "Stillborn prophet" ou de l'incroyable "Sunset Motel". Si Nostromo est aussi intéressant dans sa brutalité c'est que le groupe sait aussi écrire des mélodies, mais si lors de ces envolées dont on vient de parler elles se cachent plus ou moins derrière une cascade de riffs enragés, elles apparaissent au grand jour, sans honte, lors d'autres titres comme l'instrumental acoustique "End's Eve" et l'intro du superbe "Turned black". Nostromo ne fait cependant toujours pas dans la pop mielleuse et les Napalm Death restent un de leurs groupes fétiches, "Pull the pin" et d'autres titres sont là pour le rappeler à ceux qui auraient pu oublier ! Ecce lex se termine par une nouvelle reprise, après Napalm Death sur Eyesore, c'est Blockheads et son "Unwillingly and slow" qui est Nostromisé. Le disque s'achève dans une nouvelle montée de son fracassante et c'est terminé, le calme plat. Le silence ne m'a jamais semblé aussi pesant qu'après l'écoute de cet album.