J'espère que tout ce qui compte pour Nord ce n'était pas les guitares car elles ont totalement disparu ! Comme si elles avaient implosé sans laisser de traces... Si cet EP n'est qu'une expérience pour voir comment un groupe plutôt "post-HardCore" s'en sort sans ses grattes, c'est plutôt réussi car les divers chants, la batterie, les arrangements et les parties de clavier donnent une âme aux cinq morceaux. Si c'est une évolution du groupe (provoquée en partie par le confinement), je ne suis pas sûr d'adhérer bien au-delà. Les nappes de synthé ont beau être sympathiques, je n'ai pas assez d'endurance dans ce domaine pour m'en coltiner pendant une heure. Pour te donner une idée, "Candles" est le morceau sur lequel j'accroche le moins et je déplore quelque peu la présence des cuivres sur "Thuth philters" qui s'en sortait mieux sans, d'après moi. Oui, je suis peu ouvert à ce genre de choses. Je préfère quand c'est grave et mouvementé, comme sur le très beau "Incantation" partagé avec Yuki (Presence of soul) ou quand ça blaste avec une basse qui gronde et un chant bien métallique pour attaquer ("Sexorcism"). Très porté sur l'électro "The implosion of everything that matters" m'évite la noyade grâce à ses rythmes et la pureté de la voix mais accentue mon sentiment à la fin du disque : où va Nord ? Seraient-ils en train de me perdre ?
Publié dans le Mag #58