Nord Avant de passer sur l'actualité, on peut revenir sur le passé, vous étiez Light Deflection jusqu'à l'arrivée de Manu, pourquoi avoir changé de nom ?
Florent : Quand tout a commencé pour Light Deflection, nous étions trois compères originaires des "Hauts-de-France", et après quelques années et un changement de batteur, on s'est finalement décidé à trouver un nom qui nous liait tous. Notre amour pour cette région a donné le nom Nord, qui non seulement nous rassemble mais qui est aussi plus simple à retenir, ce qui nous paraissait essentiel à l'époque pour sortir un premier album.

Pourquoi avoir choisi Nord qui est un nom déjà utilisé par d'autres ?
Thibault : On savait qu'en matière de référencement, ça n'allait pas être simple. Mais ces quatre grosses lettres sont percutantes et le défi de nous distinguer des "autres Nord" ne nous fait pas peur. Alors on avance à notre rythme et on verra bien comment ça évolue !

Ok, on enchaîne avec l'actualité et le confinement, qu'est-ce que ça change dans la vie du groupe ?
Romain : Bien évidemment c'est assez pénible de ne pas pouvoir répéter. Mais Manu habitant à Lille et le reste du groupe à Paris, on est pas du genre à se réunir deux fois par semaine pour bosser les morceaux ensemble, c'est plutôt un travail rigoureux à la maison, et les répètes servent surtout à peaufiner les compositions pour le live et à jammer !

Votre album sort toujours mi-avril ou la date est décalée ?
Florent : Normalement il sort toujours mi-avril, heureusement le confinement n'empêche pas d'écouter de la musique ! Pour les versions physiques, il faudra néanmoins attendre un peu que tout ça se calme.

Vous venez de terminer un enregistrement, vous allez de nouveau composer en étant enfermé ?
Manu : C'est en cours ! On a pris l'habitude d'avoir une longueur d'avance sur ces choses là, donc on a déjà pas mal de riffs sous la main, et être enfermés à la maison ne fait qu'accélérer le processus de composition. Bref, plein de belles choses pour la suite.
Thibault : Cette période de confinement est une bonne opportunité pour composer. Nos phases de composition se font généralement en aparté et les thèmes abordés sont introspectifs. Le cadre est donc à notre avantage. Les répétitions ne sont que l'étape suivante où les morceaux sont arrangés collectivement.

Vous jouez avec des logiciels pour vous accompagner ?
Florent : Pas de logiciels en Live, mais à la maison c'est Cubase pour composer et enregistrer, et Guitar Pro 5 pour tabler des parties pour les copains, à l'ancienne ! Mais soyons honnêtes, c'est surtout l'ampli à fond dans la baraque et terminé bonsoir.
Thibault : Le fait de ne pas jouer avec de machines ni de logiciels en live est un parti pris qui ne nous permet certes pas de pouvoir retranscrire l'ambiance exacte du studio avec tous les instruments additionnels, mais qui en revanche, nous offre la possibilité de réellement nous lâcher sur scène pour offrir un prestation plus "vivante" et plus fluide. Après, il n'est pas impossible que ça évolue avec le temps.

Qu'est-ce qui vous manque le plus dans les répéts ?
Manu : En plus d'être un défouloir total, c'est aussi l'occasion de se retrouver autour d'une bonne bière. Puis pour le chant et la batterie, c'est tout de même plus facile à bosser dans un local que dans son appart !

Vous démarchez encore les salles pour plus tard ?
Romain : Oui on essaie de ne pas perdre de vue les concerts, ceux d'Avril ont déjà été déplacés à cause du virus mais on se projette sur la rentrée Septembre, et surtout la rentrée 2021. Le planning est chargé !

Nord - The only way to reach the surface Question pour mon intérêt très personnel, vous prévoyez de jouer dans le ... Nord ?
Manu : On est supposé jouer 3 soirs/3 sets différents dans le Nord en mai ! On croise les doigts fort pour que certaines de ces dates survivent à la pandémie, et hâte de t'y croiser si c'est le cas !

Ce confinement, c'est l'occasion de réécouter de la musique, quels albums t'as pu réécouter ?
Florent : Option paralysis de The Dillinger Escape Plan, You won't get what you want de Daughters et The bedlam in Goliath de The Mars Volta sont mes albums du moment !
Romain: Pour ma part en ce moment c'est Joy as an act of resistance' de Idles en boucle.

The only way to reach the surface donne un peu plus dans le posthardcore, pourquoi cette évolution ?
Florent : On est tous à la base de grands auditeurs du genre Metal, Mathcore, Post-Hardcore etc, etc. Je crois qu'on était un peu dans la retenue jusqu'à présent.
Manu : C'est venu assez naturellement de rajouter du scream, des parties plus violentes. On est aussi pas mal inspirés par nos autres projets. Thibault, le batteur joue dans le groupe de doom Monolithe et Florent, guitariste et chanteur, officie à la basse dans Nesseria. Deux groupes qui ne font pas dans la dentelle !

Musicalement, est-ce que vous vous mettez des barrières ?
Thibault : On ne s'est fixé aucune limite sur ce nouvel album. Tout le monde y a mis sa patte, on a voulu s'amuser et pas se braquer avec des histoires de gammes, de structures. Et je pense qu'on va continuer à composer comme ça. Bref, c'est l'album du lâcher-prise !

Les interludes sont très soignés, c'est un travail particulier anticipé pour la cohésion de l'album ou le processus de composition est différent ?
Florent : Comme pour un livre, on écrit un début, une fin, et même si le milieu est très dense on se doit de chapitrer un peu tout ça. C'est pourquoi en effet ces "morceaux" de transitions ont été soignés pour rendre le tout plus digeste. Ils nous permettent aussi de garder une signature émotionnelle en mettant en avant cette voix un peu pop qui est là depuis notre premier EP.

Vous venez de sortir un clip "de vacances" avec un peu d'effets spéciaux mais pour un titre de l'album précédent, c'est un peu tard non ?
Thibault : Pour être honnête, on l'a surtout dévoilé pour faire de la promo pour nos pré-commandes du deuxième album. C'est un clip un peu marrant, en mode private joke, pour ceux qui nous connaissent, et il n'avait pas spécialement d'intérêt pour nous à la sortie du premier opus !

L'aspect "graphique" vous a toujours intéressé, qui est l'auteur de l'artwork ?
Manu : Il s'agit de Thibaut Cogez qu'on a rencontré au BetiZFest à Cambrai. On est tout de suite tombé amoureux de ses illustrations et on a décidé de travailler avec lui sur un coup de tête pour cet album ! On est très heureux du résultat et ça ne sera sûrement pas la dernière collaboration !

Il y a eu débat sur le rose flashy ?
Florent : Même pas ! L'album parle tout de même pas mal d'amour et de sexe. Donc du noir pour ce nouveau côté Post-Hardcore, du rose pour tout l'aspect sensuel des paroles. Tu pourras d'ailleurs te rendre compte en regardant de plus près le visuel qu'il y a des "vagues vagins" partout !

Le premier truc que vous allez faire après le confinement ?
Romain : On va aller à Lille et manger un welsh avec une bonne bière belge, bien entendu.