Noïd - David Noïd - David Combien de temps vous avez passé en pré-production et en enregistrement pour ce nouvel album ?
David (guitare, chant) : On s'est pris quatre mois, juste avant l'entrée en studio, dans notre petit studio à nous, pour faire les pré-productions tranquillement. En studio, on a fait 20 jours de prises et cinq jours de mixage. Le mastering a également été réalisé au Loko studio.

Pourquoi avoir choisi de retourner au Loko studio justement ?
Alex (batterie, choeurs) : On avait dans l'idée de retourner là-bas car on connaissait déjà les lieux, on connaissait déjà les compétences des gens. En plus ce sont des personnes de notre entourage, donc on partage une même vision. Tout en sachant qu'on voulait pas faire un premier album n°2, mais changer la donne. Les compositions évoluent, la façon d'appréhender le mixage, ce genre de choses, a bien évolué aussi. Retourner au Loko studio, ça nous a permis de rentrer directement dans l'enregistrement, sans avoir à se familiariser avec un autre environnement, et d'autres personnes.

Comment s'est passé le temps de studio à proprement parler ?
Alex : On logeait sur place donc il y avait un super confort. Un gîte est juste à côté donc ça nous a permis d'avoir vraiment un confort de vie normal. Tout ça permet de se lever plus tard, de manger convenablement et de pas courir les fast-food. Du coup, on ne sortait pas beaucoup, mais on était vraiment immergés dans ce projet de disque.

Quel producteur était aux manettes cette fois ?
Alex : La production, c'est Guillaume André qui s'en est chargé. Mais on bossait aussi avec Sébastien, un permanent du studio. Donc il n'y a pas vraiment un producteur à proprement parler, et ça nous a permis d'avoir un "plus" en termes de maturité par rapport aux compositions.

Sur Sleepless night, le mixage était un peu particulier, avec une grosse présence de la batterie. C'est un élément qu'on va retrouver sur ce nouvel opus ?
Alex : Il y a un peu de ça, même si il y a des trucs qu'on a voulu corriger. Le premier disque représentait notre première véritable expérience de studio, avec tout ce que ça comporte. Il y a des aspects, comme le matos, qu'on ne maîtrisait pas à l'époque et qu'on maîtrise davantage maintenant. Il y a quand même une patte Loko studio, assez dynamique et rentre dedans. Le son est totalement différent du premier disque en termes de mixage, notamment par rapport à la batterie. Sur ce prochain disque, c'est par rapport aux harmonies vocales que la différence se fait. Sur le premier, David faisait 98% des voix, des harmonies et des chœurs. Sur The ever expanding, on a décidé de se répartir un peu les tâches. David fait toujours les voix lead, et Damien (guitare), Julien (basse) et moi, on a amené nos voix pour les harmonies et les chœurs, en fonction des tessitures de chacun. Damien est plutôt porté sur les lignes un peu braillées, Julien plus sur des harmonies medium-basse. Pour ma part, j'ai assuré les parties très aiguës ou très graves.

On retrouvera ce même son "rock" pour des rythmiques plutôt métal ?
David : Oui, pour ce qui est des guitares on reste sur le même accordage, sauf un morceau qui est en "mi".
Alex : On a les mêmes tonalités avec les mêmes sons de gratte, donc pas avec 36 couches de chaque instrument. Donc oui, en termes de sonorité, on reste sur des choses assez graves avec pas énormément de gain. Le son est pas très métal, on a un grain assez rock, accroché.

Vous avez enregistré des titres en live sur ce nouvel opus ?
David : 90% du disque a été enregistré en "re-re", sauf un morceau instrumental qui a été capté en live. On voulait tenter ça, l'expérience était plutôt sympa. Donc pour ce titre tout le monde était en live dans la même pièce.
Alex : On sait pas encore de quelle manière ça va apparaître sur le disque (1). C'est pas quelque chose qu'on voulait mettre de façon récurrente sur un disque, en tant que à part entière. C'est peut-être quelque chose qui terminera le disque, on a aussi l'idée de faire des interludes. Mais ça va atterrir sur le disque d'une manière ou d'une autre.

Noïd - Alex Noïd - Alex Que dire de tes textes David ?
David : Les thèmes d'écriture se sont assez élargis je dirais, donc autant des fois j'utilise le premier degré, autant sur certains titre je prends un point de vue externe. D'une chanson à l'autre, les textes sont complètement différents. C'était un peu le but, d'avoir une certaine diversité dans les textes. Donc il y en a qui sont assez abstraits, d'autres assez premier degré, comme on pouvait le retrouver sur Sleepless night.
Les textes sont toujours en anglais, sauf pour notre invité spécial qui chante en français. Et cet invité c'est Reuno de Lofofora, qui nous est venu faire un featuring sur l'album. Il est venu chez nous pendant deux jours, on a pré-maquetté ça dans notre petit studio et puis après tout s'est fait au Loko.

Pourquoi ce titre, The ever expanding ?
David : L'idée qui s'en dégage tend à effacer le plus possible ce qui limite notre perception des choses. The ever expanding décrit un mouvement qui ne s'arrête jamais, se répand à l'infini. Un peu comme le titre du premier album, Sleppless night, qui reliait le monde du rêve et de la réalité. Le mouvement d'expansion peut aussi se comparer à l'évolution de notre parcours et de notre musique, qui s'enrichit selon nous, au fur et à mesure du temps. Nous voulions aussi d'un titre qui ne s'enferme pas dans un concept, ou dans des clichés, et auquel on associe pas spécialement des connotations positives ou négatives, mais qui au contraire s'ouvre à beaucoup d'idées. Comme une nuit blanche pouvait être une nuit d'amour et de violence, un mouvement qui s'étend et se répand peut être à la base un mouvement d'amour ou de violence. C'est l'idée qu'un mouvement se répande à l'infini, que je trouve intéressante et lourde de sens.

Vous avez un deal avec un label ou vous cherchez encore ?
Alex : Le mastering est finalisé, on fait actuellement des envois. On bosse avec des gens à droite à gauche, avec quelques contacts. On essaie juste de prospecter, puisque dans l'idée le disque sortirait début 2010. Tout ça pour se laisser le temps de bien préparer la sortie, de faire une bonne promo, de faire des dates etc. On a plusieurs pistes, et la certitude est que l'album va sortir. Après on ne sait pas encore chez qui, il faut encore concrétiser tout ça. C'est donc la phase de travail qu'on attaque maintenant : on a attendu un peu histoire d'avoir le mastering définitif et puis aussi de s'aérer, parce que de s'immerger comme ça, c'est assez fatigant. Là on attaque la partie démarche, et des réponses qui tomberont en septembre-octobre. L'important est de se consacrer pour l'instant sur l'aspect visuel, démarches etc. On va aussi faire une résidence à la fin de l'été, pour préparer les nouveaux morceaux. Donc voilà, l'idée c'était de tester tout ça pour en titrer le meilleur du disque en live. Mais le reste des dates viendra avec la sortie du disque début 2010. En termes de démarche, on a pas voulu changer nos valeurs. On veut faire des belles dates, bouger un peu à l'étranger, et puis faire suivre un peu tout ça. Et tout ça en gardant la ligne du premier album.

(1) Interview réalisée alors que le track-listing définitif n'était pas encore définitif.