Headbang à la normande Headbang à la normande Au menu des réjouissances, 4 groupes, 4 concerts courts et intenses, 4 publics différents. De l'aveu même de son guitariste, c'est sur un "public à froid" que Shane Cough décharge en premier ses riffs noisy. Connu pour des prestations live marquantes, notamment sur la tournée d'Intraveineuse, le quatuor reste dans le même registre. Une tête blonde a remplacé une tête brune au micro mais la nouvelle chanteuse est plus qu'à l'aise sur les planches rennaises. Arrivé à la bourre, je ne profiterai que de la seconde moitié de leur concert, mais quelle moitié ! Toujours aussi possédés, les locaux de l'étape ont donné un avant-goût plus qu'alléchant de l'album à venir. Autre jeune pousse bretonne, les Scums prendront d'assaut la scène avec leur pop-punk catchy alors qu'en coulisse, les Banane Metalik se maquillent activement, un rituel de près d'une heure pour "rentrer dans le personnage". Un étage en dessous les Scums tournent les BB Brunes et autres Deportivo en dérision avant de reprendre les Foo Fighters. Un show intéressant mais sans réelle aspérité.
Pour avoir observé les Noïd en backstage, on peut dire sans mentir que le groupe est "true fuck'in rock'n'roll". Bourbon et Gibson Flying V pour un relent de Tenesse en terre bretonne. Pas de pression, le groupe connaît bien les lieux pour y avoir joué un paquet de fois et récemment avec les Bukowski. Être un peu comme à la maison n'empêche pas les problèmes techniques, dirigés en formation d'attaque vers Damien, qui a peu du mal à comprendre le fonctionnement de son ampli d'un soir. Attente puis détente, le groupe envoie enfin la purée. Et ce n'est pas faute de l'avoir dit plus tôt, grosse claque BIS. Clairement heureux d'être là pour défendre une nouvelle fois Sleepless night, basse, guitares et batterie se donnent à fond quitte à perdre un peu le contrôle, c'est ça finalement l'esprit du live. Le Mondo s'est bien rempli et quelques aficionados reprennent les paroles de "Nothing said" ou de "Time to stop", pendant qu'un punk s'échauffe intensément les cervicales devant les pieds de micro. Fin de set, 30 minutes, c'est court. Transpirant, le quatuor rejoint les loges sous les félicitations du public, affaire classée.
Après avoir assisté à la séance de maquillage de deux membres de Banane Metalik, la curiosité se fait prégnante. Clairement prêt à des sacrifices pour rentrer dans le personnage, le groupe dégage dès son arrivée sur scène une générosité doublée d'une authenticité à toute épreuve. Sur scène comme dans le public, l'esprit punk domine et les créations capillaires exubérantes font loi. Dès les premières secondes de gore'n'roll, le public qui était compact, dans la position d'attente traditionnelle, recule brutalement pour laisser place aux licenciés du club "slam dance". Les bières restent péniblement dans les verres, mais qu'importe, un concert punk est un concert punk. C'est clairement le bordel et le chanteur de la formation rennaise s'en réjouit à s'en faire péter les cordes vocales. Un groupe punk tête d'affiche d'une soirée labellisée "Me, Myspace and My band", on appréciera le paradoxe. Néanmoins pour le public bravant la chaleur du club rennais, c'est avant tout une soirée gratuite, opportunité unique de voir une figure de la scène bretonne et de mettre le souk sous les accords écorchés du gore'n'roll.
Comment on dit déjà ? Ah oui, BI-DI-BIM !