Et le noir envahit ce paradis perdu
Nous laissant à l'envi, aucun espoir en vue

Cet humble distique pourrait finalement n'être que la chronique de cet album, la plus petite synthèse, pour peu que l'on soit un peu anglophone et que l'on aime les messages cachés. D'abord parce que Paradise Lost, est un groupe d'inspiration pour (No) Hope In Sight, mais aussi que "No hope in sight" est un titre de l'album The plague within des mêmes Paradise Lost (la boucle est bouclée !). Et que c'est bien dans cette période-là de Paradise Lost, que (No) Hope In Sight a plongé pour en tirer une autre interprétation de l'univers dark metal. Le quatuor formé en 2017 dans les alentours d'Avignon semble aussi démontrer qu'il existe une grande fraternité entre les formations locales, puisque (No) Hope In Sight est composé de l'ex-chanteur de The Real Mac Coy, du guitariste de Clone Shop, du bassiste de Vicious Grace et du batteur de Scarlean. Autant de formations qui oscillent entre rock, metal, ou thrash. De la combinaison de ces styles pas forcément éloignés ressort 8 tracks sombres et mélancoliques sans tomber dans une noirceur poisseuse. Le rythme est lent, contrecarré par la puissance des guitares. Le chant est toujours mélodique, jamais hurlé, et tend plutôt vers la représentation de l'oxymore de douce violence ; d'ailleurs, la reprise de Depeche Mode de "Walking in my shoes" s'inscrit dans ce style de voix qui sait glisser dans le grave. Plutôt porté vers la recherche d'ambiances, (No) Hope In Sight, sait confectionner des cellules non linéaires, alternant des titres écrasés par des riffs lourds de guitare ("Inner sanctum"), d'autres plus légers et fragiles ("Path") ou des morceaux plus complexes ("in the next room"). L'intérêt de rassembler des musicos qui ont déjà chacun un passif respectable, c'est que dès leur premier LP, ils imposent déjà leur style, leur marque, et livrent un Embrace plus qu'abouti. Et en plus, en plus, le digipak dessiné du graphiste Sébastien Bismuth est superbe. La boucle est bouclée.