nihil : pandora's box Comment appréhender ce nouvel album de Nihil ? Leur descente aux enfers de la sérénité et de la plénitude continue, après avoir mis de la pop dans leur senti métal, voilà qu'ils débranchent leurs guitares et sortent pianos et ensemble à cordes... Tout cela dans l'idée d'atteindre la pureté absolue.
Creusant au plus profond de leurs précédentes compositions, ils les défigurent calmement, les déclinent sur ce nouveau thème de la quiétude. Ainsi "Deus pendulum" qui était loin d'être une berceuse devient "The time machine", Yves sussurre, murmure, ses plaintes sont à l'arrière plan, la mélodie sinueuse pénètre doucement nos esprits, quelques notes dont il est impossible de se détacher, le titre est presque méconnaissable, juste un goût de déjà-entendu quelque part... mais où ? Même constat pour deux titres d'Invisible : "Fragile" devenu "Frailty (thy name is woman)" et "Lies within" devenu "Mensonges", Nihil n'a jamais été aussi doux à l'oreille, la caisse claire semble lointaine, le chant se dédouble, la basse occupe l'espace, des violons surgissent des tréfonds de l'imagination sonore des Bordelais, la renaissance de ces titres est un véritable récital. "Mensonges" conserve une partie de sa rugosité, de sa dynamique, les accords nous lacèrent, les tomes étouffent les cris de souffrance, c'est un véritable supplice de délicatesse. Cette boîte de Pandore renferme 8 titres dont 2 interludes, on a donc également le droit à de nouvelles compositions comme ce "San Francisco 1978" dont les paroles ("no, i've never open your cage") semblent faire écho au "unlock the cage" présent sur Invisible, comme la suite d'une histoire inachevée. Avec Pandora's box, Nihil va au bout de son idée, casser son image métal, adoucir les angles, faire montre de son talent de composition tout simplement. Si "A dusky waltz" n'est pas transcendant, le "Coma" qui suit (composé pour la musique du film Near life experience) devrait devenir une pièce majeure de l'échiquier Nihil, un titre qui pourra facilement intégrer leurs concerts électriques, le morceau nous entraîne avec lui dans un tourbillon sonique inarrêtable mais parfaitement contrôlé...
Ceux qui voudraient les enfermer dans une boîte sont avertis, Nihil est insaisissable, ils savent tout faire, reste à savoir ce qu'ils feront la prochaine fois...