Nephalokia Toulouse, quel est ton secret pour mettre au monde les line-up metal les plus inventifs ? A en croire les cinq musiciens de Nephalokia, l'abondant héritage musical de groupes tels que Meshuggah, Psykup, Russian Circles, Manimal, Textures, sont les bras aimants qui ont inculqué à cette jeune progéniture comment envoyer du lourd. Merci à eux. L'apprenti Nephalokia progresse maintenant vers un premier album. En attendant, un éponyme quatre titres nous délivre une féroce volée hardcore et death metal.
Avec cet EP, nous suivons les premiers pas de ces cinq talentueux toulousains qui ont confié dans une interview que "globalement, la majorité des riffs vient de Gojira, Manimal, qu'il y'a du death, un peu de hardcore, même si l'appellation metal est déjà suffisante". En effet, la rapidité des guitares rappellent immédiatement Gojira et la frénésie de ses envois métalliques. Dans la fosse, on imagine aisément des amas de pogos, une vitesse hallucinante renforcée par des lumières rapides et intermittentes. A la batterie, Popov malmène sa double pédale et les cymbales avec la régularité et la vitesse de l'éclair. La présence des percussions confère à Nephalokia une empreinte propre et lui donne une signature particulière, des sonorités death mêlées à un nombre incroyable de rythmiques hachées. Ce rendu est frappant dès le premier morceau de l'EP, à savoir "Why so serious ?" avant de le retrouver plus tardivement dans "Vynian", le deuxième morceau.
La technique est parfaite, le rendu impeccable. La précision des cinq toulousains fait plaisir à attendre, loin des ratures baveuses de certains groupes. Des samples venteux nous font entrer dans le morceau Time, et l'on se laisser pousser sur des berges d'abord atmosphériques puis acoustiques. Etonnant ce morceau. Etonnant comme il redémarre de son chant saturé avec des arpèges acoustiques et une ballade screamo à l'arrière. Habile composition les gars ! Finalement, vous ne marchez pas complètement dans les pas de vos pères, et c'est appréciable. J'adore la mixture tour à tour lourde du sludge, du death, de la mélancolie acoustique et des arrangements post-rock qui envoient nos têtes explorer différentes influences musicales. Et même si le chant reste saturé et mécontent d'un bout à l'autre de l'EP, on ne s'en lasse pas. C'est avec un démarrage death qui me fait penser à Wolves In The Throne Room que Nephalokia nous fait ses adieux avec "Calvaire". Boostés à la rage, le groupe embrasse le death metal, le propulse de son chant animal, avec toujours et encore cette présence de la batterie qui donne au groupe des sonorités à la fois tribales et mesurées. A la fois sous contrôle techniquement et profondément enragé, cet EP envoie valser la médiocrité pour s'aligner à la hauteur des grands du metal.