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Narrows Basé "officialement" à Seattle mais en réalité établi entre deux continents (certains vivent aux USA, d'autres à Londres), Narrows n'en est pas moins un vrai (super)groupe, composé de Dave Verellen (ex-Botch), Jodie Cox (Rohame), Ryan Frederiksen (These Arms Are Snakes), Sam Stothers (Makeout Boys) et Rob Moran (Some Girls) et pratiquant un mélange de mathcore et de hardcore-punk qui en fait l'un des fers de lance de l'écurie Deathwish Inc. (Converge, Deafheaven, Rise And Fall, Trap Them...) qui les héberge depuis leurs "débuts" discographique. Un premier EP 7'' éponyme en 2008 puis le groupe enchaîne directement avec un premier album (New distances) l'année suivante. Le groupe marque alors les esprits, mais du fait des considérations techniques qu'imposent l'éloignement géographique de ses membres, se fait assez rare sur scène, assurant quand même quelques mini-tournées régulières.

En 2010, le quintet publie un split 7'' avec Heiress, l'un des nouveaux venus au seins du label avant de se remettre le pied à l'étrier en s'offrant quelques apparitions live, plus ou moins éparses (de toutes les façons, il est de fait, complètement exclu que le groupe devienne un jour une machine à tourner). Mais les moyens techniques du web étant ce qu'ils sont au XXIe siècle, la non-proximité géographique des Narrows ne les empêchent pas de trouver des possibilités pour composer chacun dans leur coin et de trouver des créneaux pour enregistrer. Ce qu'ils font en 2011 pour mettre en boîte Painted, qui sort l'année suivante, en LP, toujours via Deathwish Inc. et quelques semaines plus tard en CD par l'intermédiaire de Daymare Recordings.

Narrows / Chronique LP > Painted

Narrows - Painted Avec un line-up qui fait frétiller le palpitant (Botch + Some Girls + These Arms Are Snakes tout de même) et un artwork inspirant une certaine noirceur sur fond blanc, Narrows, qui livre ici son troisième album studio avec Painted (promis, à l'occasion on s'occupera des précédents aussi) semble annoncer la couleur : en quelques mots, ça va faire mâl(e) et pas qu'un peu. Puis bon hein, c'est pas signé chez Deathwish Inc. (au hasard Converge, Trap Them ou Victims) pour écosser des haricots, mais plutôt découper des quartiers de barbaque à la machette. De fait on n'a pas le temps de faire se craquer les articulations que déjà le groupe attaque les enceintes avec une énorme envie d'en découdre. Et à mains nues s'il vous plaît. Donc oui, là ça va envoyer du swing bien viril.

Un premier titre en forme de déclaration de guerre et d'intention, un appel aux armes, à la révolution sanglante à coups de riffs de patrons et de harangues guerrières furibardes expédiées dans la face de l'auditeur à un rythme plus que soutenu. Mathcore/Hardcore punk qu'elle disait la bio', bah, c'est bien ça avec quand même ce petit "truc" en plus qui tronçonne à tout va d'autant que Narrows préviennent d'entrée de jeu qu'ils sont là pour cogner d'abord, poser les questions après. La perquisition métallique se poursuit du reste avec la deuxième torpille figurant au tracklisting de ce Painted : "TB positive". Mêmes causes, mêmes effets ravageurs, le groupe fonce dans le tas en taillant dans le gras et y en y mettant vraiment du coeur à l'ouvrage, surtout qu'il a prévu d'assommer son auditoire avec "Absolute betrayer". Trois titres seulement et déjà trois poutrelles que l'on s'est pris dans la tronche. BIDIBIM.

On l'a compris : le groupe sait y faire lorsqu'il s'agit de dépecer des membranes auditives et nous aboyer dessus comme un forcené. Un "Greenland" à la férocité parfois un peu dissimulée sous quelques petites finesses mais pas bien longtemps, un "It's the water" à la mécanique rythmique aussi implacable que frondeuse, dopée par une pugnacité mathcore aussi acerbe que vénéneuse et un petit zeste de groove stoner-rock, puis l'écorché vif "Face paint" viennent enfoncer le clou. Cet album signé Narrows vire à l'inquisition sonore empreinte d'une brutalité crue, une sauvagerie âpre mais froidement maîtrisée qui vient méthodiquement lapider les enceintes ("Final mass"). Un dernier shot pour la route avec un "SST" rampant, légèrement sludge, ouvertement corrosif. Un final présurisé à souhait qui vient parachever avec classe ce Painted qui nous barbouille les tympans de son incandescente mathcore/punk cinq étoiles. On valide et plutôt deux fois qu'une.