My Ruin : The brutal language Album de la maturité pour My Ruin, pas si sur, en tout cas The brutal language regorge de riffs gras et de titres dégoulinant, dans la droite lignée de The horror of beauty, Tairrie B s'y donne à gorge déployée, usant ses cordes vocales sans ménagement. C'est un metal'n'roll qui surgit à pleine vapeur, sur des titres compacts et denses, comme "Splilling open" ou "Summer of Hell". Après un passage à vide à l'issue de The horror of beauty, le groupe se retrouvant sans batteur ni bassiste, c'est Mick Murphy qui assure toutes les parties instrumentales, pour le meilleur mais aussi pour le pire, sur cet album qui n'a d'ailleurs failli pas voir le jour, si les parties de basse ne sont pas forcément originales et la batterie parfois un peu monotone, l'ensemble reste cohérent et donne surtout toute sa dimension en live.
Depuis A prayer under pressure of violent anguish, c'est surtout le couple guitare-chant qui fait fonctionner la machinerie My Ruin, difficile en effet de rester indifférent aux vociférations de Tairrie B et aux riffs assassins et monstrueux de Mick Murphy. Alors que certains s'enlisent dans un rock'n'roll mort et enterré [NDLR: mais j'ai des noms !], essayant tant bien que mal des incantations américaines ou à l'aide de Jack Daniel's, My Ruin trouve son crédo à cheval sur un métal massif, en bataille avec de vieux démons...
"Metamorphosis" surgit comme une hydre métallique, break de batterie, coups de semonces délivrés à l'aide de grosses guitares, l'orientation de l'album est définitivement violente, à la limite d'une monomanie hardcoreuse, mais qui trouve des coups d'éclats dantesques, avec par exemple un "Summer of Hell" brûlant et corrosif, avec son riff lourd et entraînant, qui trouve un relatif répit sur un pont calme. "Silverlake 65:71" lui surgit toutes griffes dehors, avec un chant qui accroche à la limite la mélodie, l'ensemble de The brutal language reste compact, enchaînant les titres de manière continue, en laissant au final assez peu de respiration, même sur la reprise de Mudhoney "Touch me I'm sick".