La traduction anglaise littérale de Muddles donne quelque chose comme "Méli-mélo", celle de Mind muddling peut être "confusion mentale", pour l'ensemble on pourrait simplifier en "gros bordel" mais malgré la profusion de styles et d'influences qui façonnent la musique de Muddles, on ne peut s'y résoudre tant tout semble être finalement bien à sa place. Si on dissèque mesure par mesure ce premier album, on y trouve à peu près toutes les tendances rock/métal en partant d'une base très "alternative" en passant par du heavy, du djent ("Djentleman" pour le nom d'un titre, il fallait oser) et en allant jusqu'au death (dommage, certaines touches growl ne sont pas indispensables comme celles de "Septembre day"), et si on n'a pas l'impression d'être au milieu d'une décharge d'idées disparates abandonnées par d'autres, c'est que le groupe d'Annecy a laissé les rênes à sa chanteuse Barbara. Sa voix claire transperce les titres, ses lignes mélodiques affrontent les riffs et les rythmes, et elle remporte chaque combat grâce au mixage (qui la place en avant) et sa capacité à varier les tons et les attaques. Son timbre d'ange se fait parfois démon et le jeu de ses différentes vocalises fonctionne assez bien (mention spéciale à "Toxic friend" et "Deep") et c'est ce qu'on retient de cet opus qui montre surtout le potentiel du groupe. La marge de progression est assez importante car les zicos en ont encore certainement sous le pied et la production gagnerait à être plus tranchante et puissante (c'est parfois un peu trop lisse), on garde donc une oreille pointée en direction des Alpes...
Publié dans le Mag #48