Mötley Crüe Franchement, tu es en droit de te poser la question suivante : chroniquer dans ces pages (ou dans d'autres d'ailleurs !) un album de Mötley Crüe en 2019, pourquoi (et pour qui) ? D'autant plus quand il s'agit d'un Best Of de la carrière du quatuor glam concocté pour la bande son d'un film et agrémenté de quelques inédits sans vraiment d'intérêt ? Cet article peut t'apporter quelques éléments de réponses parmi les 666 bonnes raisons de parler de Mötley Crüe, même si j'ai bien conscience qu'avant la fin de ce paragraphe, j'ai déjà perdu quelques fidèles lecteurs !

La raison principale est que malgré le split du groupe (ou plutôt la signature du fameux contrat aux termes duquel ils se sont engagés à ne plus se produire ensemble sur scène), le groupe est depuis quelques mois sous le feu des projecteurs avec la sortie de l'excellent film biopic "The dirt" sur Netflix, adapté de leur sulfureuse biographie, elle-même retraçant les frasques des quatre musiciens qui ont sniffé plus de kilos de coke que tu n'as bu de litres d'eau dans ta vie. Un film franchement réussi, et qui revient notamment sur les compositions majeures du groupe de LA dans les années 80. Et je n'ai pas été le seul à ressortir mes disques du Crüe après avoir visionné cette production (qui aurait pu mériter une sortie sur grand écran) car 100.000.000 de morceaux des Mötleyont été streamés dans la foulée du disque !! Preuve en est que le groupe a compté et compte encore (dans tous les sens du terme).

Autre raison, et non la moindre : franchement, c'est toujours un plaisir d'écouter Mötley Crüe, non ? Non ? Je m'en doutais. Mais si tu fais abstractions des préjugés tenaces (tenues, style.), il est indéniable que Mick Mars était (je parle de lui au passé, car il est peut-être mort à l'heure où j'écris ces lignes au vu des photos récentes du type), un excellent guitariste, que Nikki Sixx est un prolifique compositeur et que Tommy Lee cogne fort (sur sa batterie et ses meufs aussi, mais ça, c'est un autre débat). Ah, oui, j'ai oublié Vince Neil qui est, à défaut d'un bon chanteur, un harangueur de foule. Et franchement, des tranchants "Live wire" et "Looks that kill" aux dansants "Take me to the top" et "Girls girls girls", du remuant "Piece of your action" au maléfique "Shout at the Devil" en passant par les tubes que sont "Kickstart my heart" et "Same ol' situation (S.O.S.)", Mötley Crüe a produit de grandes chansons de rock'n'roll. Oui, de grandes chansons.

Enfin, quatre nouveaux morceaux se glissent dans cette BOF/Best Of : le surproduit "The dirt" qui fonctionne plutôt bien, le fade "Ride with the Devil" avec un refrain qui fonctionne quand même bien, le dispensable "Crash and burn" et la surprenante (et incompréhensible) reprise à la sauce Mötleyde "Like a virgin" de Madonna. C'est toujours ça de pris, n'est-ce pas ?

The dirt soundtrack est clairement un disque indispensable pour celui ou celle qui a découvert le groupe avec le film et qui souhaite en savoir plus sur la carrière du groupe qui a affolé la planète glam dans les 80. Pour les autres qui possèdent déjà les albums et/ou le best of The greatest hits, ce disque n'aura d'intérêt que pour les inédits (eux-mêmes sans vraiment d'intérêt) et aussi et surtout pour être la bande son fidèle d'un très bon film sur un groupe qui a su, avec exagération, profiter du triptyque "Sex, drugs and rock'n'roll".