A ne surtout pas confondre avec Mother and Pearl et son heavy classic rock aux résonnances US, Mother & Pearl nous vient de la région lyonnaise et pratique un metal progressif aux influences de Dream Theater, Porcupine Tree, Marillion et The Gathering. Formé en 2004, M&P connaît nombre des désagrément que rencontre un jeune groupe encore non-professionnel (entre les obligations des uns, l'éloignement géographiques des autres etc...) et peine à se stabiliser entre les périodes de composition. En 2005 et 2006, le groupe rôde ses morceaux en live et écrit dans son coin des compos qui se veulent un croisement des genres entre prog classiques et mélodies rock. Après quelques nouveaux remaniements de line-up, le groupe s'attèle à l'enregistrement d'une première démo en septembre 2007. Eponyme, ce maxi complètement autoproduit débarque dans la boîte aux lettres du W-Fenec quelques semaines plus tard.
Mother & Pearl
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Là où les dernières productions de Porcupine Tree, référence incontournable du genre cherchaient à renouveler le rock/metal progressif, d'où le terme de "néo-prog", Mother & Pearl fait le pari du classicisme old-school. Un coup de dés assez risqué dans la mesure où le genre est plus que balisé et le sillon musical, largement labouré par les Dream Theater et autres Marillion. "My favorite son" commence pourtant bien, une descente en rappel des guitares, une puissance de feu plutôt bien mise à profit, puis c'est le drame... avec l'entrée du chant et des mélodies, lesquels ne fonctionnent pas du tout. D'un classicisme à faire pâlir un mort, la section rythmique envoie ce qu'elle peut mais rien à faire, les chorus ne suscitent au mieux qu'un rejet poli. On passe à la plage suivante. Et là, on découvre avec soulagement que Mother & Pearl est capable de faire mieux. Beaucoup mieux. Des instrumentations puissantes et efficaces, des guitares qui envoient du bois, un chant néo-prog pas trop mis en avant, pas trop en retrait non plus, bref, juste ce qu'il faut pour qu'"Intolerance" dévoile une toute autre facette de la formation lyonnaise... celle d'un groupe de metal heavy prog qui sait produire une musique incisive et affutée, même si celle-ci n'évite pas quelques passages plus calmes et malheureusement très clichés. Alors quid de la suite ? Qu'on se rassure, "A new failure" poursuit dans la veine de son prédecesseur, l'incorporation (très réussie) des vocaux féminins en plus. On pense évidemment à The Gathering et pendant ce temps Mother & Pearl semble s'améliorer morceaux après morceaux. Le groupe tisse sa toile sonore à l'aide de lignes mélodiques élégantes et d'instrumentations plutôt bien maîtrisées. La prod est certes un peu légère, mais les lyonnais ont la parade : un petit soli de gratte ci et là et il n'y paraîtra plus... enfin presque. Plus rageur "Everything for" séduit par l'efficacité de son rock progressif aux effluves métalliques mais "The same desire" s'essaie à l'alternance chant clair/hardcore sans réussite alors que là encore, le groupe aurait pu sortir du lot. Comme s'il nous avait entendu, c'est le moment qu'à choisi le groupe pour poser "Nature is an artist" dans les enceintes. Un titre à la base heavy-prog assez classique mais qui, bien qu'évoluant dans les sphères habituelles du genre, parvient, à l'image de ce premier EP signé M&P, à être efficace...