Mörse Après plusieurs dates dans la capitale nordiste avec d'autres groupes remarquables (Loma Prieta, Verdun, Stuntman...), on avait hâte de faire connaissance avec ce groupe intitulé Mörse. Pas de branlette intellectuelle ou de message codé à base de bip-bip-bip que beaucoup de charlatans arriveraient à faire passer pour de la musique mais un groupe qui plante ses canines bien profonds dans la chair auditive pour ne plus te lâcher durant les 3 titres de cet EP.
Des rythmes punkoïdes et des gimmicks à la frontière du punk et du hardcore, un riff efficace, un chant en français hurlé et des textes guerriers, ce court effort de Mörse commence sur les chapeaux de roues avec "Le bannissement", un titre en forme de prise de contact pas dégueulasse.
Mes références de vieux briscards les relient à Snapcase dans la forme et ce n'est pas la seconde et la troisième piste qui vont me faire mentir. Même si "Qui préside l'effroi" flirte avec le mid-tempo par phase, ce titre se révèle avant tout une torpille punk-hardcore plutôt marquante. L'EP se conclue là encore sur une piste pas négligeable : la section rythmique bastonne en mode autouroute, la guitare trace des sillons mélodiques accrocheurs et le chant est toujours en mode je ne lâche rien. Bref, encore un élément de satisfaction à mettre à l'actif du groupe lillois.
Et signalons la pochette qui est plutôt bien torchée dans le genre. Une très bonne découverte made in Lille, une ville qui s'impose de plus en plus comme The place to be en matière de musique indé avec des groupes marquants à la pelle (L'objet, Drive With A Dead Girl, Shiko Shiko, Love Sex Machine et quelques autres, je citerais notamment les math-rockeurs de Oui Mais Non et les Crusaders Of Love, qui ne nous ont pas encore sollicités pour les douces joies de la critique musicale). Mörse : une affaire à suivre de près.