Monster Magnet - Milking The Stars Après des années de vaches maigres et de digressions Hard FM, Monster Magnet revenait avec Last patrol pour nous montrer qui était le patron. Les avis étaient unanimes, l'album était un chef d'œuvre, une réussite digne de Dopes to infinity qui avait enfin réconcilié tout le monde. A peine deux ans après, la bande à Wyndorf décide soudainement de nous sortir une nouvelle version de cette réussite incontestable et incontestée.

Présenté comme une version avec « d'étranges vibes sixties », Milking the stars, même s'il est plus qu'un simple album remixé, obéit tout de même à une démarche plutôt étrange. Tout n'est pas réellement digne d'intérêt sur Milking the stars, loin de là, à l'image d'une piste d'ouverture présentant une version totalement superficielle et inutilement longue du "End of time" de l'album original, avec du synthé dans tout les sens et une batterie qui tourne en rond. On passera aussi sur un "Stay tuned (Even sadder)" qui comme son nom l'indique est juste... plus triste et larmoyant, avec un solo de guitare certes sympathique mais rapidement lourdingue. Sans parler de ce "The duke" relativement inintéressant avec de la batterie a la place des percus et un mix de l'ensemble qui fait vraiment collage. On a souvent l'impression de jouer à « avec les mains / Sans les mains ! ».

Il faut attendre "No paradise for me" pour se mettre quelque chose d'intéressant sous l'oreille. Si la version n'est pas très différente, elle est légèrement rallongée avec une guitare super aérienne qui rajoute un peu de tension. Même constat pour "End of time" qui bénéficie avant tout de petits bricolages de mix et d'une ambiance sonore là aussi plus psychédelique, ou encore "I live behind the cloud" avec une voix étouffée qui change aussi un peu la donne. Bref, le diable est dans les détails comme le chante justement Wyndorf. Hallelujah par contre bénéficie d'un traitement plutôt original et intéressant puisqu'on a affaire à une espèce de version bayou cradingue avec un final apocalyptique qui rend le morceau vraiment intense.

On découvre aussi deux pistes inédites : l'éponyme "Milking the stars" qui devait apparemment figurer sur la version originale de l'album. Un morceau qui a le mérite de retenir l'attention de son auditeur qui tendra attentivement l'oreille après avoir entendu 4 versions décortiqués de morceaux qu'il connaissait déjà. On est proche de l'ambiance d'"I live behind the cloud" avec une batterie jazzy et une ligne de chant plutôt inspirée, mais pas de quoi figurer en bonne place au milieu des autres morceaux de Last patrol. Rien à dire, vraiment, en revanche sur "Goliath returns", interlude instrumental sénile et tout à fait inutile qui viens faire retomber le niveau d'un album qui commençait fragilement à remonter depuis quelques titres.

Difficile de pas faire dans le track by track donc tant l'écoute de cet album se résume quand même à décortiquer les caprices de mixage et d'overdubs dissimulés ça et là. Une écoute aux allures de Blind Test en somme qui consistera pour le fan chevronné a reconnaître les titre originaux dans une orgie de variations bien souvent inutiles. On a parfois l'impression de réécouter Last patrol pour la première fois de façon détournée, ce qui a le mérite d'être une expérience originale mais qu'on réitère difficilement. Milking the stars est donc définitivement une curiosité rare mais qui n'intéressera que les plus curieux. On a du mal a comprendre ce qui a motivé Monster Magnet pour sortir un tel truc qui n'intéressera quasiment personne après le succès de Last patrol. Probablement un délire de musiciens pris sur un coup de tête. Cependant il serait bon de vérifier si Dave Wyndorf est réellement redevenu clean...