rentre le ventre James, rentre le ventre rentre le ventre James, rentre le ventre Pas classe : The Sword, quatuor texan choisi par Lars Ulrich pour assurer la première partie des Four Horsemen, monte sur scène 20 minutes avant l'heure annoncée d'ouverture des portes. La salle est donc à moitié vide quand les riffs joufflus résonnent, et commencent à labourer nos tympans. Littéralement ! Le son, déjà habituellement moyen dans Bercy, est des plus mauvais, ce qui n'est pas de nature à emballer un public qui pour la plupart n'a jamais entendu parler des ricains et de leur metal 70's/80's bien plombé. Le set du groupe baignant dans une mixture de lumière blafarde (probablement le fruit d'un enfant de six ans équipé de lampes torches aux piles trop usées), rien n'incite vraiment le public à leur accorder ses bonnes grâces. Un rendez-vous manqué. (A noter la présence le second soir de Lars Ulrich sur "Freya").

Atmosphère différente pour Machine Head, le public de MetallicA étant généralement amateur du thrash bien charpenté de "l'autre" groupe de metalleux californiens. Robb Flynn et ses sbires bénéficient de conditions à peine meilleures que celles de The Sword : des lumières bleuâtres ou rougeâtres noient la scène, tandis que niveau son, il faut à chaque fois quelques dizaines de secondes pour enfin reconnaître les morceaux du groupe. Mais au final, ça marche, et le public aime ça. La set list m'a laissé quelques frustrations, ne proposant au final, sur un set de moins de 45 minutes, que 2 "hymnes", en l'occurrence "Imperium" et "Davidian" en conclusion. Bon concert, mais pas le meilleur contexte pour voir Machine Head...

Enfin déboule MetallicA, qui prend tout de suite la mesure de cette immense scène centrale : les 3 musiciens évoluent dans tous les recoins de la scène, tandis que le 4ème, Lars Ulrich derrière sa batterie, se "satisfait" de son kit qui tourne à 360°. Ca commence par deux titres du dernier album, Death magnetic, qui rendent pas mal en live, force est de le reconnaître. Plus globalement, 6 titres de leur dernière galette seront joués chaque soir, ce qui est un peu beaucoup pour un groupe qui a plus de 25 ans de carrière. Mais ne gâchons pas notre plaisir. En effet, le groupe, souriant et ne cachant pas sa joie, balance certains titres plus ou moins rares, qu'il fait bon se prendre en pleine face : "One" et "Master of puppets" en tête, mais aussi "The four horsemen", "Damage, Inc.", "Phantom lord". Les vieux thrash-metalleux ne manquent pas de hits dans leur besace.
Niveau scénique, quelques salves pyrotechniques bien puissantes viennent émailler bon nombre de titres, et d'immenses structures en formes de cercueils surplombant les four horsemen s'animent de temps en temps : très impressionnant. Le second soir, Biff Byford de Saxon montera sur scène avec le groupe pour le rappel sur "Motorcycle man", vieux classique des Anglais. Sympa. La veille, c'est "Stone dead forever", de Motörhead, qui a pimenté le rappel. Un rappel quelque peu saugrenu, par ailleurs, pour lequel des centaines de ballons de plages noirs estampillés MetalliA tombent du ciel en toute incongruité.
Mais ne boudons pas notre plaisir et reconnaissons à MetallicA un talent qui leur est propre et qu'ils partagent avec peu de groupes : machine à concerts absolue, ils suscitent l'adhésion d'un public comme personne. Ces deux concerts ne faisaient pas exception, et c'est d'autant plus impressionnant d'y être confronté dans une "fournaise" comme Bercy. En toute honnêteté : deux excellentes soirées.