MetallicA - Kill'em all 1983... le monde du Rock a changé à jamais. MetallicA crache à la Terre entière son Kill 'em all et ça ne sera plus comme avant. Alors que le chemin était déjà débroussaillé par les non moins cultes Motörhead, Venom, Exodus et Scorpions, quatre ptits gars décident à leur tour d'entrer dans la danse et vont inventer sans le savoir le Thrash. Du heavy et du hard de leurs ainés, ils vont en garder la technicité et la sophistication et comme leurs alter ego de l'époque, Slayer, ils puiseront dans le punk la spontanéité et la vitesse crue. Ce mélange relativement inédit à l'époque va fonctionner à merveille et faire de nombreux émules qui le plus souvent prendront le TGV en marche. Mais ça, ami lecteur, tu le sais déjà puisque tu as déjà lu l'exellente bio juste au dessus... Passons donc au concret, c'est à dire ce glaviot craché à la gueule du monde avec une rare assurance. Car en privilégiant la simplicité dans la forme, MetallicA se révèle immédiat et en fout plein la gueule à l'auditeur et certains morceau gagneront leur statut d'anthologie ("Jump in the fire", "Whiplash", "Metal militia", "No remorse"...). La rythmique est au taquet, rapide, ne négligeant aucune envolée et aussi, mine de rien, technique ! Car il est peut-être là le secret de la formule magique, contrairement à ses contemporains, MetallicA est technique sans être démonstratif... Il suffit d'écouter les soli assassins de Kirk Hammett (qui remplace Dave Mustaine, lourdé pour, déjà, une question d'égo...) pour s'en convaincre ! Ils sont rapides, soignés, précis et transcendent chaque compos ! Et la basse ! Cliff Burton ne fait pas de la figuration et fait partie intégrante du processus d'écriture. Ce type incroyable nous a pondu là des perles qui resteront mémorables "Anaesthesia" et ce solo de la mort, effectué en une seule et première prise ! Et aussi "The Four horsemen", seul morceau dont la structure diffère un peu des autres, étant plus recherchée et audacieuse. Lars Ulrich y gagne ses galons de meilleur batteur du monde, car non de content de taper à fond les ballons, il reste puissant et martelle ses fûts avec conviction et ça s'entend sur tout le disque et notamment "Phantom lord" et le génial "Seek & destroy". James Hetfield, lui, balance ses riffs rythmiques comme si sa vie en dépendait. Comme il est le plus faible techniquement de la bande, il compense en rapidité et simplicité en ne jouant que sur 3 cordes... Et c'est ça qui sonne punk, devenant ainsi une véritable signature. Sa voix de gamin sur cet album reste associée à l'urgence des chansons. Grace à ce disque imparable, MetallicA partira en tournée avec Venom, et gagnera une légitimité live qui lui permettra de remplir des stades entiers. Et dire que la suite se révèlera supérieure...

"Anaesthesia"... Voilà un titre que seuls les vrais amoureux de (bonne) musique peuvent apprécier. Le rendu acoustique est en effet assez moyen mais le niveau d'interprétation et de technicité demeure grandiose ! Cette pluie de notes destructrices et improvisées émane du fou génial et désormais cultissime Cliff Burton qui aujourd'hui encore, suscite l'admiration puis l'agacement de tout bassiste qui se respecte. L'enregistrement de cette plage a été réalisé en une seule prise... "The four Horsemen" est une véritable furie, une chevauchée infernale à la hauteur de son nom qui valut au line-up de MetallicA le surnom de "cavaliers de l'apocalypse". Les rythmes sont martelés avec frénésie, et même si le son semble avoir vieilli, les prestations live de cette chanson dégage une énergie foudroyante et quasi prémonitoire de ce que sont les autres plages du même opus ("No remorse", "Seek and destroy", "Whiplash")