Mass Hysteria et AqME ensemble au Grand Mix, c'est l'occasion d'écouter ce qu'ils ont à dire sur des sujets communs, les plus bavards sont Raphaël et Yann d'un côté, Etienne et Thomas de l'autre, les deux guitaristes Nicolas et Julien se sont faits plus discrets...
AqME (Tourcoing, 2010) : Thomas
On va commencer par un petit mot sur l'album de l'autre...
Yann (Mass Hysteria) : Je l'ai mais je t'avoue, je ne l'ai pas beaucoup écouté, j'ai pas eu le temps, il est plus véner et j'aime bien quand Thomas chante, j'ai bien aimé La fin des temps.
Thomas (AqME) : Je t'avoue que je ne l'ai pas beaucoup écouté, le label ne me l'a pas donné, je ne l'ai pas acheté parce qu'il y a eu plein de sorties, tu m'as eu...
Les nouveaux titres en live alors ?
T : Ca envoie
Etienne (AqME) : Il vaut mieux que ceux qui l'ont écouté répondent à la question ! Moi je l'ai, Failles est puissant, il est particulièrement taillé pour la scène, il est dans la droite lignée du précédent, c'est du Mass Hysteria droit et solide.
Si vous deviez faire une reprise de l'autre ?
E : On ne serait pas dans la merde !
T : J'aime bien "Attracteurs étranges"
E : Tu saurais la faire ?
T : Ah non... (rires) Si on fait "Furia" je peux peut-être m'en sortir mais sinon...
E : J'aime bien "Finister amer" sur Contraddiction (Etienne chantonne Il y a des jours où le cerveau vit une véritable tourmente...)
Raphaël (Mass Hysteria) : Je pense que ce serait "Superstar", un des meilleurs, un des plus efficaces. Y'en a un autre aussi, "La réponse"... Et j'aime bien aussi le morceau hyper lourd sur le premier album "In memoriam" mais je t'avoue que je ne connais pas tous les titres...
Sur l'album on revient à des choses plus brutes, non ?
T : Pour moi, depuis le premier album, c'est toujours de plus en plus brut.
Julien (AqME) : Je trouve que Hérésie est brut de chez brut. Y'a pas de compromis.
E : On est plus brut dans la prod', dans le son, on aime les prods assez simples à la System Of A Down, je ne crois pas que ce soit une tendance dans le métal aujourd'hui, je ne crois pas, les gens ont tendance à trigger les batteries. Nous, on aime les prods léchées où on entend bien tout, on aime quand il y a de la vie, une certaine chaleur dans le son, on a bossé la-dessus avec Daniel. On n'a pas voulu faire les choses les plus brutes possibles, il y a aussi des choses assez fines, moins simples et brutes de décoffrage que sur Hérésie.
Y : Pour nous, quand tu regardes bien, y'a qu'un album où on s'est trompé de prod, sur les autres, c'est des grosses prods mais c'est vrai que sur cet album-là on a composé sans se mettre de barrière, vu qu'on est plutôt très métal...
R : Contrairement à ce que certains de vos lecteurs pensent ! Nous deux, on pourrait leur en apprendre pas mal...
Le petit nouveau a-t-il été bizuté ?
T : Il se bizute tout seul en fait ! (rires)
E : Il se bourre la gueule, il se rend minable et c'est bon !
J : Vu que je ne gagne pas d'argent, c'est le seul moyen d'être payé !
E : Il manquerait plus que t'en gagnes ! (rires)
J : Non pas de bizutage, à part le premier crachat de Thomas...
E : On se connaît depuis tellement longtemps, quand les gens autour de nous nous ont vu en concert avec Julien, ça semblait une évidence.
R : Pour Nico, y'a un bizutage permanent ! Il a fini sa période d'essai de 3 ans, maintenant on va peut-être le prendre en CDI...
Nicolas (Mass Hysteria) : C'est un contrat d'insertion sociale ! (rires)
Mass Hysteria (Tourcoing, 2010) : Yann
Comment choisir qui joue en premier sur une telle tournée ?
R : C'est une évidence (rires) ! Non, j'en sais rien, c'est le tourneur qui a décidé.
Y : Ca nous dérangerait pas de jouer en premier
N : Et c'est pas une vraie tournée, c'est quelques dates en commun.
Y : Et y'a une question de logique, quand on joue avec Lofo, ils jouent toujours après, ils sont plus anciens...
T : On est respectueux, c'est normal, ils ont plus d'album, plus d'expérience, même si on les a rattrapé et qu'on est sur la même marche, ils étaient là avant, la question ne se pose pas. Si un soir y'a plus de fans d'AqME, le lendemain, y'aura plus de fans de Mass Hysteria donc peu importe... tout ça, c'est des concours de bite. Pour le coup, on ne s'est pas posé la question. On en a parlé entre nous, de changer d'un jour à l'autre mais ça ne change rien.
J : Le public vient et apprécie les deux groupes, ceux qui ne connaissaient pas l'autre groupe pourront les découvrir, c'est le but du jeu.
E : C'est important de faire des plateaux, c'était la technique aux débuts de Sriracha, faire jouer les groupes ensemble, ramener plus de monde, fédérer une sorte de mouvement... C'est pas en faisant des concerts tous séparément que tu crées une scène. En ce moment, la scène ne se porte pas au mieux, par rapport à il y a quelques années, c'est légitime de faire des plateaux. Même si le métal marche de manière pérenne aux Etats-Unis, les américains font toujours des plateaux, quand Machine Head fait une tournée de 30 dates chez eux, ils sont avec 5 groupes genre Gojira, ils sont pas juste à 2 groupes mais à 5. Et pareil quand ils viennent en Europe, ils sont jamais tout seul.
J : Quand Slayer est passé à Paris, ils étaient pas tout seuls, ils étaient pas seul en tête d'affiche, y'avait Mastodon.
E : Les seuls à pouvoir se permettre de faire des tournées tout seul, c'est Metallica, Maiden et AC/DC. Les autres font tous des gros plateaux, en France, on a du mal avec ça, y'en a pas assez. Il y en avait plus quand nous on démarrait...
J : Y'a plus le même engouement qu'il y a 10 ans, si y'a des groupes aujourd'hui qui en ont l'étoffe, on ne leur donne pas l'occasion. Les concerts étaient plus fréquentés, les gens ne viennent plus par hasard pour découvrir un groupe, ils connaissent forcément. Et y'a moins de mélange, à l'époque tu pouvais avoir Lofofora avec Oneyed Jack.
E : J'ai l'impression que les publics se sont un peu séparés, y'a un public vraiment métal, un public vraiment rock, y'a moins de melting pot qu'à la fin des années 90, le public était mélangé, il écoutait plein de trucs différents.
Qu'est-ce qui a changé par rapport à la tournée précédente ?
T : Les salles ! On rejoue dans des salles qu'on avait pas vu depuis Polaroïds et pornographie, je pense à Auch, on était super content de retourner au Cri'Art, on a passé une super soirée avec les Uncommonmenfrommars, c'est toujours un plaisir de jouer avec les Unco, quand on parlait de plateaux variés, on pourrait jouer plus avec eux...
R : La couleur de ma batterie...
Y : On est parti à l'arrache, sans décors...
Il était beau le décor sur Une somme de détails, sur Failles, y'a aussi un gros travail graphique...
R : Y'a des petites choses qui vont arriver, faut qu'on refasse un backdrop...
Y : On a envie de le faire...
R : Y'a pas eu de pause entre Une somme de détails et Failles, à peine un mois, ça a été rapide, la tournée a démarré très vite, des fois, on n'avait même pas d'intro mais ça se passe bien quand même ! Pour les morceaux, à part qu'il n'y a rien de De cercle en cercle et Mass hysteria, la setlist est axée sur les 4 autres albums avec 4-5 titres de chaque. C'est super énergique. On rejoue "Donnez-vous la peine" et hier on a enlevé "Attracteurs étranges" qu'on joue à chaque concert depuis 1999, on a mis "L'espoir fou" à la place.
Vous allez rejouer des titres de De cercle en cercle un jour ?
R : Oui, je l'ai réécouté y'a pas longtemps, c'est juste un problème de samples, on les a perdus, il faut qu'on les récupère auprés de Sony, c'est tout un merdier... Mais oui, on en rejouera, y'en a 3 ou 4 que j'aimerais bien refaire, c'est juste une question de matériel.
AqME (Tourcoing, 2010) : Etienne
Et le Quebec, vous y êtes allés y'a peu de temps, vous pensez y retourner dans un futur proche ?
R : On l'espère bien !
Y : Mouss va faire un featuring avec Never More Than Less, il part là-bas enregistrer. Y'a toujours des soucis car nos albums ne sortent pas, Never More Than Less est complètement indépendant, ils ont proposé de distribuer notre album donc ça devrait pouvoir se faire.
R : La dernière fois, les trois grosses dates, c'était vraiment cool, on y est allé 4 fois, comme on chante en français, ça marche toujours super bien.
E : Nous, on a fait quelques concerts là-bas mais on ne sait pas vraiment quelle est notre notoriété là-bas.
J : Dans le public, on aura les deux groupes avec lesquels on a joué Never More Than Less et N3 ! (rires)
E : C'était clairement le public de Mass Hysteria mais il y a eu de bonnes réactions car les Québecquois étaient ouverts aux groupes Français et ça s'est bien passé. C'est super dur de sortir les disques là-bas, y'a peu de labels indés mais on croise les doigts.
Et le marché nord américain, c'est mort si on parle français ?
E : Je ne sais pas...
T : On n'a jamais essayé et on ne sait pas comment faire, on va pas taper à la porte de Ferret Music et "bonjour on est AqME"...
E : Il n'y a pas vraiment de précédent, le seul groupe qui a réussi à se développer aux Etats-Unis, c'est Gojira, ils chantent en anglais et ont signé sur un label français qui est distribué là-bas, aujourd'hui, je ne suis pas sûr qu'un label américain signe un français. A part Metal Blade qui a signé Eryn Non Dae mais je ne sais pas comment ça s'est fait, quand t'es pas sur place, c'est pas évident de se faire un nom. Pour qu'on puisse un jour avoir notre chance aux Etats-Unis ou même dans le reste de l'Europe, il faudrait signer sur des labels genre Osmose pour pouvoir être développer ailleurs. Malgré tout, je crois que la langue importe peu, on peut arriver à convaincre des gens en chantant en français, si les gens se prennent une baffe en concert, ils se foutent de la langue. Après tout, le J-Rock s'est développé dans le monde entier et qui peut dire "j'adore les paroles, ce que vous dites, ça me touche" ?.
T : Le français est une barrière quand tu veux sortir du pays parcequ'on se dit "ça ne marchera jamais" !.
R : Les anglophones s'en battent les couilles... Mais l'autre jour en Allemagne, ça l'a fait direct. Quand on a joué au Sziget à Budapest, c'était mortel. Mouss est pas une grosse pointure en anglais, il a un langage à lui qui fait que les gens accrochent...
Les groupes ricains avec qui vous jouez donnent de bons retours...
R : Avant-hier, j'ai apporté des CDs parce que les mecs de Metallica voulaient avoir des nouvelles.
Y : Toute la prod de Metallica nous a demandé des TShirts, des CDs, on était un peu étonné...
R : Quand on a joué avec Slayer, les mecs de Biohazard étaient venus nous voir à la fin, ils étaient fans alors que côté hardcore, tu vas pas leur faire à eux. Les mecs viennent te parler, sur la musique la mentalité ricaine est beaucoup moins teubé que la mentalité française. C'est pas parce que t'es tatoué de partout et que tu fais le véner que t'es véner. Tu peux aussi bien écouter Prince que Slayer.
Y : Ici, t'es catalogué direct.
R : En ce moment, on lit un nombre de conneries sur nous sur internet, c'est un truc de ouf, ça me dépasse.
Vous touchez plus de monde qui ne vous connaissent pas forcément aussi...
R : Certains feraient bien de se renseigner !
Y : Plein de gens ont des a priori... Y'en a aussi qui sont pro-ricains...
R : Y'a de la jalousie aussi...
Christine Boutin, elle est jalouse ?
R : (rires) Elle aura du mal à faire interdire Kronenbourg vu la masse de stock qui s'écoule à Clisson en 3 jours...
Comment va Vicki Vale
Y : On en a reparlé avec Thomas, mais il a un autre projet qu'il veut faire avant. Pour le premier c'est tombé que j'avais des compos dans cet esprit-là et ça a marché...
T : On parle d'un éventuel deuxième album mais j'ai un autre projet que j'aimerais faire avant plus le boulot. Là, je me concentre sur AqME et mon boulot, ensuite, j'aimerais faire ce deuxième projet avec Etienne et nos amis de Feverish, on aimerait faire un truc lourd, méchant et complètement cool. Ce serait rock n roll et sauvage...
Vous auriez pu faire un intermède Vicki Vale unplugged au changement de plateau...
Y : Je voulais faire du live mais Thomas n'a pas voulu... C'est dommage, on nous a proposé plein de trucs sur Paris mais voilà, c'est en stand-by.
R : Et on a un septième album à faire, je pense que ça va venir vite !
- NeverMoreThanLess: MySpace (221 hits)
- N-3: MySpace (213 hits)
Merci à Mass Hysteria et AqME, merci à At(h)ome.
Photos : Oli