AqME (Tourcoing, 2010) AqME (Tourcoing, 2010) Rarement AqME aura mis autant de temps entre la sortie d'un album et un passage chez les Ch'tis qui les reçoivent toujours chaleureusement, avec un En l'honneur de Jupiter massif et percutant marqué par le départ de Ben et l'arrivée de Julien. Triple excitation donc ce soir : découvrir les nouveaux titres en live, voir comment le rookie se débrouille avec AqME (puisqu'on l'a déjà vu à l'oeuvre avec d'autres groupes !) et surtout vivre l'enchaînement de deux groupes qui comptent dans la scène métal française.
Mauvais point pour le public nordiste qui gueule dès les premières minutes des "A poil", comme à son habitude, Thomas y répond cyniquement mais on sent de la lassitude, 10 ans que ça dure et les mecs n'ont toujours pas compris que ça ne servait à rien. Si ça déconne entre les morceaux, le groupe reste très pro durant l'exécution de ces titres et Charlotte semble aussi à l'aise côté jardin et joue aussi de ses charmes avec le public. Julien est appliqué, soigne ses sons et envoie du gros, Thomas échauffe les premiers rangs, dressé sur les barrières, va faire un tour dans le public et prête parfois son micro que les jeunes lillois scandent quelques refrains. Etienne est quant à lui également tout sourire, assénant des gros coups à travers une salle impeccablement sonorisée. Après quelques minutes "calmes", le public bouillonne et se fabrique lui même un "braveheart", plus tard, il réclamera des titres qu'AqME ne jouera pas ce soir ("Le rouge et le noir" ou ""Si" n'existe pas"), le groupe n'est pas un juke-box ! Et oui, il a fallu laisser de la place aux nouvelles compos ("Les matamores", "Guillotine", "Stadium complex", "Blasphème", "Le culte du rien", "Question de violence", "Macabre moderne") et quelques tubes en ont fait les frais, seul "Superstar" semble être incontournable, son effet reste dévastateur, ils auraient torts de s'en priver. Ce soir, AqME a donné un bon concert mais si on pouvait s'interroger sur qui devait être tête d'affiche, après l'ouragan Mass, la question semble un peu hors de propos...

Mass Hysteria (Tourcoing, 2010) Mass Hysteria (Tourcoing, 2010) Les Mass Hysteria entrent en scène après une vidéo introductive énergisante (extrait du futur DVD ?) à base d'extraits live et démarre de suite sur les chapeaux de roues avec un "Babylone" plein de conviction. Le groupe semble en forme et le public complètement au taquet va leur donner un accueil digne de ce nom. Mouss a toujours cette gestuelle vivante et un vocabulaire bien à lui (Les furieux ! Les furieuses !) ainsi que ce feeling imparable pour mettre un public in his Pocket. D'autant plus dans la poche que les Mass vont enchainer les perles metal-indus. Deuxième round : "Une somme de détails". Verdict du public : ils en redemandent. Troisième round : "World on fire". Verdict du public : les Mass leur ont déjà mis le feu dans le cerveau. Quatrième round : "Failles" issu de leur dernier album qui s'intégre à merveilles dans leur set. Les Mass Hysteria laisseront de coté les vilains petits canards de leur discographie (l'album noir Mass Hysteria, De cercle en cercle) pour explorer autant Le bien-être et la paix ("Donnez vous la peine", "Knowledge is power") que Contraddiction ("P4", "Zion", "Aimable à souhait" avec le retour des toms), Une somme de détails ainsi que le fameux Failles. Après un bon moment de matraquage auditif, les Mass quitte la scène. Le public s'échauffe, le groupe s'échauffe surement aussi le gosier avant de revenir sur scène histoire de rappeler à la tripotée de Lillois présent ce soir-là (le concert est complet, pas mal pour un groupe soit-disant moribond non ?) ce que c'est l'énergie jubilatoire made in Mass Hysteria. Cinq titres et pas n'importe lequels : "Contradiction", "Killing the hype" où Mouss charrie les victoires de la musique, "Echec" et "Respect to the dancefloor", l'inévitable "Furia" en guise de feux d'artifices qu'on ne se lasse pas d'entendre et de voir. Un de nos lecteurs s'étaient moqués de l'âge des protagonistes dans un article précédent et on peut vous dire que ce soir-là, comme bien des soirs, les Mass Hysteria ont prouvé qu'ils pouvaient botter les fesses de pas mal de petits jeunots. Chapeau à eux !