Oddism Metaphone 2024 Oddism Metaphone 2024 C'est d'abord sur scène qu'elle dégouline car Oddism ne fait pas semblant. Les voisins Lillois sont encore plus brutaux sur scène que sur disque et si les titres de With the white tiger laissent imaginer quelques micro temps de repos sur disque, en live, il est peu évident de reprendre son souffle. C'est sombre, c'est chaotique et ça plaît très certainement à Yann qui arbore un t-shirt Converge... Le groupe profite d'une grande scène et d'une salle pleine, mais le public ne s'enflamme pas. Leur metal est-il trop technique ? Trop sec ? Il faudra attendre le dernier morceau pour qu'un réel contact s'établisse, Gio descend dans le public, enclenche un circle pit et donne tout ce qu'il a pour diffuser l'énergie du combo. Ça prend mais c'est déjà la fin de leur set, peut-être aurait-il fallu foutre le feu au cœur des premiers rangs dès les premiers morceaux pour se créer d'encore meilleurs souvenirs.

Ayant pu écouter Tenace - Part 1 avant le début de la tournée en mai dernier, j'étais un peu déçu de ne retrouver que deux titres en live et de devoir attendre pour connaître les joies d'un "Tenace" que je savais explosif. Ce soir, ce sont au total sept titres de ce nouvel album qui sont donnés en version live, je suis donc rassasié (même si je devrais certainement retourner les voir pour goûter à "L'air bien" et à "Le triomphe du réel"). Le début du set n'a pas trop changé, le décor est toujours aussi imposant et bien pensé, certaines couleurs plutôt chaudes et posées (j'adore le violet) viennent contraster avec les lights plus hachées qui suivent la violence des frappes, les gars sont encore plus à l'aise sur scène, Jamie lançant un paquet de vannes (qui n'ont pas toutes fait mouche, soyons indulgent, c'était "la fin de semelle").
Mass Hysteria Métaphone 2024 Mass Hysteria Métaphone 2024 Positifs à bloc, le public ne contient pas ses mouvements et ne met pas longtemps à bouillir, pas de barrière ici, la température monte donc très vite jusque sur le haut de la scène où Raphaël ressent le coup de chaud et confirme les dires de Mouss, c'est une ambiance de déglingos. Ce n'est donc pas le froid ou un quelconque courant d'air qui me donne des frissons sur "L'art des tranchées", infatigable défenseur du spectacle vivant, Mouss remercie encore et encore ceux qui sont là, années après années. Même réaction sur "L'émotif impérieux" qui pourrait être grandiose sur la MainStage du Hellfest en juin... Mais le groupe devra faire des choix car ce n'est pas sûr que l'organisation leur laisse deux heures comme à Oignies... Ils seront obligés de jouer "Arômes complexes" qui est devenu au fil des ans un des moments forts des concerts (et qui est aussi désormais mon morceau préféré), indispensable pour bâtir des rêves. Pour le rappel, Mouss offre sa tournée et la promotion de la "Furieuse", une bière brassée exceptionnellement par La Drache, des passionnés de houblon qui font du bio, aiment le rock et ont reversé tous les bénéfices de la vente de leurs 666 bouteilles au Secours Populaire. Décapsulage au micro, petite distribution, on boit avec modération (elle affiche 8°, ce n'est pas une Champigneulles !) mais "Vas-y Rapha, tu peux envoyer", même si c'est "Tenace", Mouss assure sur tous les fronts et m'envoie un petit cadeau sur le refrain "Tenace, comme le Fenec, On est tenace !". Le titre est taillé pour la scène, c'est donc en poussant encore les curseurs que le public du Métaphone se déchaîne. Le calme relatif du superbe "Le grand réveil" permet de reprendre un peu ses esprits avant un final plus "classique" pour le vieux grognard que je suis (du jump, les kids sur scène, wall of death... si tu n'as pas assisté à un concert de MH depuis longtemps).

Dernier riff, dernier roulement, dernier merci et le show se termine. Ce sont les accords d'Alice in Chains qui squattent désormais la sono même si le groupe est encore sur scène, prenant des photos, signant des autographes ou distribuant médiators, setlist, baguettes et boissons. Histoire de faire durer le plaisir de partager des moments d'exception.