Big Four à la française, le Gros 4 aurait dû avoir lieu en début d'année, mais situation sanitaire oblige, la tournée a été reprogrammée au printemps, c'est donc sous une tempête de neige que j'arrive à Lille en ce 31 mars ! Le show commence à 19h et l'arrivée au Zenith n'est pas sans difficulté, outre les gros flocons, il faut croiser les gens qui quittent le salon du bâtiment au Grand Palais voisin, bref, c'est encore plus le bordel que d'habitude. Si je suis à l'heure, les mecs chargés de la fouille à l'entrée sont peu nombreux et / ou prennent leur temps, je rate donc l'entrée en scène des Mass Hysteria et le début de "Reprendre mes esprits".
Mass Hysteria - Le gros 4
Et si j'ai vu un paquet de concerts des Mass (plus de 50 quand j'ai arrêté de compter), c'est la première fois que je les vois avec cette configuration et une installation aussi énorme. Durant leur set, j'ai même cru que c'était un "décor" spécifique au Gros 4 que les groupes allaient se "partager". Mais non, c'est bien juste pour MH ! Plateaux surélevés, lance-flamme (ça doit avoir un autre nom mais tu comprends l'idée ?), écran d'une qualité exceptionnelle, bien qu'en salle, le show ressemble beaucoup à ceux donnés avec les plus grosses infrastructures de festival en plein air, je pense notamment au Hellfest 2019. L'artillerie est très lourde, il n'y a pas de round d'observation car le temps de chaque groupe est limité à 1h, ça blaste d'entrée et on se réchauffe très vite avec un spectacle "à l'américaine" et un groupe toujours aussi sympathique et proche de son public. Le running order est le fruit du hasard mais s'il fallait choisir une tête d'affiche, mon choix serait vite fait, quand bien même Ultra Vomit sort également le grand jeu.
Après la "Furia", la scène est vidée, le décor n'est donc pas commun, No One Is Innocent va jouer sans artifice, à part des ambiances construites avec les lumières, c'est surtout son énergie que le groupe nous présente. Un article de Mediapart est sorti quelques heures auparavant mais soit les Lillois ne sont pas au courant soit ils s'en foutent mais cela n'interférera pas dans le concert. Le groupe ne sera pas diffusé le lendemain sur Arte et reportera l'intégralité de ses shows en attendant que justice soit faite. A Lille, on goûte aux nouveaux titres et en particulier "Dobermann" particulièrement efficace et qui ne souffre pas la comparaison avec les autres hits que sont "La peau" ou "Nomenklatura".
Tagada Jones - Le gros 4
Très souvent vus en concert et moins convaincus par leurs derniers albums, j'attendais un peu moins les Tagada Jones venus avec des bidons rappelant leur nom. Le son est gros, d'ailleurs, il sera bon toute la soirée, incroyable pour un Zenith, c'est carré, ça fonctionne mais même avec un peu de pyrotechnie et de belles couleurs (enfin, surtout du rouge), ça ne prend pas autant sur moi que sur le public qui fera retentir les "La la la" de "Mort aux cons" pendant presque toute la pause suivante au niveau des bars...
Ultra Tagada Vomit - Le gros 4
Parmi les groupes qui pourraient rester sur scène plus de deux heures sans souci, on trouve Ultra Vomit... mais ce soir, ils devront limiter les conneries, les apartés, les vannes et autres "surprises" pour enchaîner des morceaux. Le combo ne tire pas un trait sur toutes ses bonnes habitudes, fais honneur à la résurrection de Jésus Christ, aux collectionneurs de canards, au pipi et au caca, à son "Kammthaar" comme à son "Evier métal", on se marre comme des cons, le temps passe super vite et on retiendra surtout "Un chien géant" avec les Tagada Jones et "Mouss 2 Mass", nouveau titre qui parodie les Mass Hysteria avec des textes hilarants. Heureusement qu'ils existent parce que sinon, il faudrait les inventer et je ne sais pas qui en serait capable.
4 heures de gros son pour ce Gros 4, c'est assez énorme ... Mais on n'est jamais rassasié et je m'attendais, si ce n'est à des concerts plus longs car ce n'est pas trop possible, à davantage de featurings, si ça peut sembler évident pour les Ultra Vomit, il y a bon nombre de morceaux que tou le monde connaît et qui aurait pu voir les groupes se mélanger un peu ("Furia", "La peau", "Mort aux cons"...). On laisse donc ça au Bal des Enragés et on savoure cette entreprise qui amène le métal français dans les plus grandes salles pour une soirée inoubliable qui marque, pour beaucoup, le retour à la "vie normale" (tempête de neige mise à part).
Merci Elo (Agence Singularités), merci à tous les groupes et plus particulièrement aux Mass. Petit coucou Damien et aux potes croisés ce soir-là !
Publié dans le Mag #51