Mantra - Into the light Premier album pour un groupe relativement discret jusqu'à présent en termes de discographie, avec "seulement" deux petites démos au compteur ainsi qu'un EP discrètement convaincant, Into the light marque la première incursion sur le terrain des albums long-formats de la part de Mantra, ce par le biais du jeune mais efficace label Finisterian Dead End. Une formation frenchy qui revendique haut et fort l'héritage des Gojira, Strapping Young Lad, Tool ou autres Mastodon dans son écriture et qui, malgré des influences potentiellement très encombrantes, démontre dès le titre inaugural de son album qu'elle a des choses à dire. Et sait y mettre les formes, ce jusqu'au (ténébreux) "Third mind" final.

"Toward the light" pose les bases d'un metal charnu et groovy aux effluves progressives affirmées, si bien que passées les premières secondes, Mantra accroche l'auditeur en envoyant les décibels, avant de distiller des mélodies planantes que ne renieraient certainement pas un Porcupine Tree. Car le butinage des tympans, le groupe sait faire, caresser les membranes auditives tout en douceur satinée et textures veloutées, il maîtrise aussi. En témoigne l'imposant "Call my name" tout en excellence pure et maestria formelle de tous les instants. Preuve également qu'un album du calibre de cet Into the light ne nécessite pas forcément des années d'expériences pour parvenir à un tel résultat, pour peu que ses auteurs aient les idées comme les qualités pratiques qui vont avec ("Reborn").

Une grosse démonstration de technicité qui sert à formaliser la crédibilité du groupe en la matière et rappelant au passage que les influences revendiquées plus haut ne sont aucunement galvaudées (toutes proportions gardées), Mantra s'offre un petit interlude ambient/doom/jazz/prog plutôt finement conçu ("Elevate") avant de remettre tout son cœur à l'ouvrage sur un "Tribal warming" à la fois intense et salvateur. Pas de défaut majeur dans la cuirasse de ce groupe qui signe un quasi sans faute avec son seulement (rappelons-le à toutes fins utiles) premier album, "One" puis "The voice of creation" tendent à confirmer l'impression générale. A savoir que malgré un léger déficit de puissance, quelques murs de sons prog-métalliques qui auraient gagné à être plus infranchissables qu'ils ne le sont en l'état et plus de variétés dans les approches vocales, Into the light est un excellent opus inaugural signé de la main et des riffs d'un groupe qui vient ici de s'ouvrir un avenir créatif probablement radieux.