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Numéro :
Mag #61
On voulait absolument sortir un mag pour partir au Hellfest l'esprit tranquille alors on n'a pas chômé et voici le résultat ! Avec à l'affiche les Johnny Mafia (interview + chronique + photos + live report !) mais aussi d'autres groupes qui ont répondu à nos questions comme Dätcha Mandala, Sooma, Madame Robert, Junon, Killer Kid Mozart, Really Big Really Clever et un membre de la Fabsonic qui a permis à Tsar de se produire en "son immersif". Il y a aussi des questions de choix pour Seb Radix et d'autres qui éclairent l'emploi du temps de Stéphane Labas (directeur de la salle de l'Empreinte à Savigny).
Très occupé par le boulot et la famille, je traîne beaucoup moins mes guêtres et mes oreilles sur Lille, mais je me demande tout de même comment Love Sex Machine a réussi à sortir son nouvel album chez Pelagic Records. Comment un des labels les plus excitants du post-metal (avec Source Atone Records) a pu dénicher cette pépite "black-sludge" (on reviendra sur cette antinomie) ? Les gars font très très peu de concerts, n'ont rien sorti depuis 8 ans et c'est bien parce qu'on n'avait pas reçu de faire-part de décès sans quoi on les imaginait plutôt six pieds sous terre... Et là, ils reviennent avec un LP enregistré localement, chez Fred au Studio C&P (Softly Spoken Magic Spells, Human Jail, Mörse, Paranoid, As They Burn...) qui a fait un boulot dantesque et devraient mettre le monde à leurs pieds. Preuve que le label allemand leur fait sacrément confiance, ils seront aussi au Pelagic Fest en août (avec The Ocean, Ihsahn, Psychonaut, Year Of No Light, LLNN, Lost In Kiev, Årabrot et d'autres chroniqués dans ces pages comme Hippotraktor, Thot et Glassing, oui, c'est une affiche de dingue et encore, je n'ai pas recopié toute la liste !).
Trêve de blabla (dommage qu'on ne soit pas payé à la ligne, dommage d'ailleurs qu'on ne soit pas payé tout court ! Ahah), "black-sludge" disais-je. Ouais, carrément. Le black pour une ambiance générale nauséabonde (tu vois le climat politique du moment ? On n'y est pas encore, mais ça pue quand même beaucoup...), un chant éraillé d'outre-tombe (avec quelques mots plus clairs de temps à autres) et des distorsions graves. Le sludge pour un rythme pas trop violent (beaucoup moins que la moyenne black), des riffs lancinants qui jouent sur le poids plus que sur la vitesse et des sons qui flirtent avec une saturation au-delà de l'audible par moment (qui veut son petit larsen dans la tronche ?). Mélange le tout, ne fais pas trop durer (les compos tournent autour des 3 minutes) et essaye de ressortir indemne de l'écoute de Trve. C'est vraiment pas simple !
À la fois sprint et marathon, claques et caresses à l'émeri, Love Sex Machine érode et fracasse, plus rien ne doit rester après son passage. Plus rien.
Love Sex Machine / Chronique LP > Love sex machine
Oui le plus illégitime et furibard des rejetons d'un certain politricard français, bien connu dans le milieu des nuits chaudes de la moitié du monde occidental, est forcément lillois. Oui il porte fatalement sur lui un nom qui annonce clairement la couleur : Love Sex Machine. Oui avec un patronyme pareil, difficile de se défaire d'une étiquette qui va évidemment chercher des punchlines sous la ceinture. Pourtant derrière son pseudo volontairement pas mal racoleur (faut bien exister hein...), le groupe mérite mieux que de pauvres vannes tapant gaiement entre les cuisses. M'enfin en même temps, avec des titres du.... calibre d'"Anal on deceased virgin", "Fucking battle" ou "Killed with a monster cock" : on comprend vite que pour la finesse, le raffinement feutré et l'élégance satinée, va falloir repasser un autre jour. Dont acte. Accrochez-vous ça va balancer.
Parpaings métalliques aux effluves doom encore gluantes, un sludgecore qui vient souiller les enceintes de ses assauts répétés, riffing pénétrant à la brutalité assumée, le premier album de Love Sex Machine est une saillie sonore d'une rare intensité, un bruyant coït animal qui sait rentrer dans le gras comme personne et vomit sa haine dans le stupre et le sang. Evidemment avec un tel programme imposé, on sait parfaitement, ce dès les préliminaires d'usage, à quel sein se vouer. Ceux-ci d'ailleurs ne... durent guère que quelques instants, histoire de déballer le matos proprement et de commencer à sauvagement butiner les enceintes ("Antagonism Can STFU "). Les geysers hardcore éclaboussent ce magma doomcore qui gît, abandonné à son propre sort, tel une proie ayant enfin rassasié une meute de loups affamés. Mais les lillois ne s'arrêtent pas et enfoncent leurs pieux métalliques dans les chairs en fusion ("Vagina curse"), balançant sans vergogne les giclées métalliques à travers le studio. Pris au piège de son propre plaisir masochiste ("Plenty of feelings"), l'auditeur subit(e?) et encaisse les coups de reins qui viennent s'entremêler au coeur d'une harassante orgie de décibels.
Plus il y a de fous, plus elle crie. La bête est en liberté : livrée à ses penchants les plus primaires, incestueux, barbares, à la recherche d'une jouissance égoïste et déshumanisée, mais en même temps, telle une allégorie méphistophélique du Hard, à l'image de notre époque et de ses moeurs décadentes. L'album, particulièrement bien branlé (désolé fallait que ça sorte et c'est jamais bon de se retenir), est à la fois d'une effroyable efficacité et en même temps d'une saveur âcre qui le rend d'autant plus aliénant. Extrême. Possédé par le malin, à l'image d'un Rorcal qui aurait délaissé sa maîtresse black/doom pour une prétendante sludgecore plus fougueuse parce que formée à l'école des seigneurs Black Cobra, à l'instar d'un Black Sheep Wall dur sur l'homme et dévorant un Serpentcult avec un appétit des plus carnassier, le groupe fraye avec les démons de l'Enfer, s'offre sans vergogne aux appétits déviants du Cerbère tout en se laissant aller goulûment à ses fantasmes les plus refoulés ("Warstrike takes the piss "). Oui, on l'a compris depuis longtemps maintenant : Love Sex Machine, Satan l'habite. Qui a dit jouissif ?
PS : toute ressemblance hasardeuse avec un personnage public existant réellement est purement volontaire.
PS2 : la bestiole est en téléchargement libre juste ci-dessous. Fais-toi plaisir mon cochon.
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