Ils avaient fait très mal à l'automne 2009, lorsqu'ils avaient débarqué dans les bacs avec leur Verse XXIV, une première plaque qui posait une belle mine sur la scène grindcore (as fuck) européenne... ils reviennent à l'été 2011, toujours via Division Records, avec un nouveau méfait Third level to internal failure et ne sont toujours pas calmés. Mêmes motifs = même punition, les "chaos grinders terrorists" suisses en remettent une grosse couche avec une séquelle qui en laisse des bien saignantes. Bienvenue en enfer.
12 titres et une grosse demi-heure de démembrement auditif sans nom : une ode délicate à la haine absolue qui déborde sur les enceintes le temps d'un petit "Paradoxal sights" schizophrénique ou d'un "Devotees" mastodonte, LSP, ça ne rigole toujours pas. Ici pas de chant, mais du growl venu des abîmes, des riffs qui charcutent les membranes auditives avec une précision diabolique, de l'hyperviolence déversée par hectolitres, en clair une punition grind metal/chaos-noise inhumaine que le groupe inflige avec une précision chirurgicale ("Post tenebra Chaos", "Infinite necropolis")... avant de dépasser les limites de l'entendement sur un "Dreams are gone" qui vomi sur la platine un nihilisme forcené et dément. A en laisser sur le rebord de la console de mixage ce qu'il nous reste de santé mentale... s'il en restait encore. Aliénant.
Lost Sphere Project ralenti parfois le tempo ("Ice Mike"), pour mieux pilonner l'auditeur l'instant d'après. Un rouleau compresseur sensoriel, guidé par une batterie qui en met plein partout et des zikos qui sont prêts à mourrir les instruments à la main dans le studio. Les titres sont plus qu'explicites et même particulièrement exquis, ("Idyllic disaster", "Vaginal excavation", "Cetaceans rippers"), mais les suisses ne sont pas du genre à tromper l'auditeur sur la marchandise. Quand ils disent que ça va cogner, ça on peut être sûr qu'on va en prendre littéralement plein la gueule. Même quand ils se font plaisir avec un final aux textures technoïdes après nous avoir copieusement labouré les amplis d'infernales minutes durant ("Apathy", "Behold the scorn", "Vultures of conscience"...). Une boucherie léthale.
Third level to internal failure: Bandcamp (698 hits)