Lost Sphere Project - Verse XXIV Et dire que Lost Sphere Project a d'abord été un projet emo/electro/expérimental... là on voit déjà les deux du fond qui se marrent rien qu'à l'idée. En même temps, le LSP 2.0 n'a plus pas grand chose à voir avec ce qu'il était au départ. Exit l'emo, exit l'électro. Et pour ce qui est de l'expérimental, disons que d'une certaine manière, Verse XXIV, premier méfait sonore du gang Suisse, est une expérience... à réserver en priorité aux tympans avertis. 15 titres qui suintent la haine, un poil moins de 40 minutes de grind thrashisant, de hardcore sépulcral et de blasts déments aux relents black, autant dire que dans les faits ça secoue sévèrement les neurones et qu'il est bien difficile de retranscrire la brutalité pure de la bestiole en quelques mots. D'une férocité sans nom, Lost Sphere Project est de ces projets qui ne conçoive la musique que par l'hyper-violence auditive. Riffs expulsés sur la platine avec l'énergie du désespoir, un chant sous-mixé tout en hurlements ravageurs et un cocktail sauvage de noise lourde et de grind implacable pour un résultat auto-baptisé : "chaoscore". Verse XXIV c'est un véritable fight club hardcore au sein duquel, une bande de furieux seme la désolation en venant répandre ses compos gorgées de rage brute et d'aversion viscérale pour le confort des tympans. Aucun doute n'est possible, il s'agit là de la sortie la plus violente made in Division Records à ce jour.
De "26122004" à "War for free", on en prend plein les tympans façon Yog ou Mumakil (deux autres poids de la scène helvétique), pas un instant de répit, ça cogne, ça cogne et ça cogne encore. Et à poings nus (ou avec des parpaings) s'il vous plaît. Car, LSP n'est pas du genre à faire semblant. Tout ici n'est que violence pure, primale et sans concession. Un "chant", rien que le terme prend ici un sens très relatif, oscillant en permanence entre aboiement enragés et vociférations déviantes, un matraquage sonore systématique et une maîtrise technique hors norme, le groupe ne joue pas du hardcore, il est, vit et respire le hardcore. En clair, Lost Sphere Project, c'est un peu comme se raser au cran d'arrêt. C'est saignant et douloureux mais en même temps, plutôt efficace et définitif. Pourtant au milieu de tout ça, les Suisses rappellent qu'ils font aussi ça pour se défouler et sans se monter la tête. La preuve avec quelques noms de morceaux bien croustillants comme "Erectil dysfunction", "Alembic addiction Pt1 et 2", "Stomachal butterflies" ou "Ragnagnok the great", des titres tronçonnés à la machette qui viennent jouer les équarrisseurs de membranes auditives sans demander pardon. Arythmie métallique, pulsations grindcore et déflagration corrosive ("Heartstorm"), trépanation hardcore ("Suffer"), ça ne rigole pas des masses et les LSP poursuivent leur entreprise de démolition avec une rigueur et une précision toute suisse de manière à faire de leur Verse XXIV, un sulfurique condensé de power grindcore à dose léthale. L'apologie de la destruction sensorielle en 15 chapitres pour un groupe qui maîtrise la compression des conduits auditifs comme personne. Bestial et dévastateur. En un cri : HAAAAAAAARD !