Metal Métal > The Long Escape

Biographie > Un si long voyage...

Musicien multi-instrumentiste (chant, guitare, basse, synthés), Kimo crée en 2004 The Long Escape, projet solo mêlant diverses influences musicales allant d'A Perfect Circle à Craig Armstrong en passant par Porcupine Tree, Faith No More ou Sevendust. Kimo monte alors son studio "at home" et enregistre pas moins de 160 compositions. Début 2008, il se produit pour la première fois avec The Long Escape sur scène, entouré de Mercucio (basse) et Stephan (batterie) et les échos positifs l'incitent à sortir son premier EP : Excess of empathy.

The Long Escape / Chronique LP > The Long Escape

the long escape - the long escape Un album qui propose de quitter la Terre pour explorer l'univers afin que l'humanité apprenne à mieux se connaître et peut-être trouver un remède à ses maux. Non, The Long Escape, les Simpson et Bill Gates n'avaient pas prévu le Coronavirus, il se trouve que le hasard est parfois inexplicable. En outre, ce genre de thème est assez récurrent chez les amateurs de rock progressif et alternatif, la lecture qu'on fait de l'échappée proposée par Kimo est fatalement biaisée par l'actualité. Il faut être moins terre à terre et donc prendre cet opus comme il est, une forme d'aboutissement pour ce projet qui aborde enfin frontalement le sujet qui l'anime depuis ses débuts.

Un voyage spatial (si on suit les indices sur l'artwork) pour prendre de la distance avec le mal et s'interroger sur la nature humaine, car derrière un aspect froid et futuriste, The long escape est plutôt chaleureux et organique. Les sentiments humains sont exposés, de la rage à la mélancolie, tout y passe et suit la musique qui joue avec les tonalités, la saturation, la gravité pour nous emmener à la poursuite de notre âme. C'est parfois technique, pointu et rêche, c'est plus souvent délicat, éthéré et subtil. Le chef d'orchestre arrive donc à faire passer ses idées aussi bien avec plusieurs guitares, des rythmes, des claviers et des chants variés qu'en jouant sur la simplicité et le dénuement, le vide intersidéral apportant autant de réponses que les champs d'astéroïdes, personnellement, je préfère même les passages plus doux et "rock" que ceux plus métallisés (et convenus).

Enfermé chez soi, quelle meilleure longue escapade qu'un voyage dans l'inconnu ? La promesse faite par The Long Escape est tenue, on met le casque, on ferme les yeux et on décolle. On peut se faire chahuter, reconnaître quelques constellations, trouver le voyage un peu rapide mais au final, lors du retour sur Terre, on n'est pas déçu et si on n'a pas forcément toutes les réponses aux questions de départ, on a au moins passé un bon moment loin des tracas quotidiens.

Publié dans le Mag #43

The Long Escape / Chronique LP > The warning signal

the long escape - the warning signal Sur la pochette de The triptych, le triangle pointait vers le bas, ici, c'est vers le haut, le ciel, les sommets qu'il vise. Kimo et son projet The Long Escape continuent de gravir les échelons, marche après marche, pour se hisser au-dessus de la mêlée des groupes qui jouent autant avec les mélodies (extraordinairement justes) que le métal le plus sombre (et sans forcer au niveau du chant, ce qui est plus qu'appréciable) et qu'on a du mal à qualifier tant il touche à tout. Ce n'est pas vraiment alternatif, ce n'est pas vraiment prog mais c'est vraiment bien foutu. Et c'est tout ce qui compte parce que des groupes qui s'approchent de la qualité des A Perfect Circle ou Porcupine Tree, c'est plutôt rare, d'autant plus en France... Compos en béton, son irréprochable, qualités techniques indéniables, The Long Escape est à l'aise dans tous les registres et passe de l'un à l'autre avec une facilité déconcertante sans pour autant tomber dans des plans simplistes (les parties un peu mielleuses du passé ont disparu). Bref, quand un pote viendra te dire du bien de TLE, tu ne pourras pas dire qu'on ne t'avait pas prévenu.

The Long Escape / Chronique LP > The triptych

The Long Escape - The Triptych On avait découvert The Long Escape il y a quelques années au détour d'un premier effort plutôt bien ficelé (Excess of empathy), revoici le groupe avec The triptych qui comme son nom l'indique, sous-entend quelque chose d'un peu plus "gros" que l'album unique ci présentement chroniqué. Et pour cause, l'ambitieux projet mené par TLE prenait au départ la forme d'un double LP conceptuel intitulé Homo Stellaris / Homo Weirdiculus, composé de quelques 28 titres et dont The triptych est par conséquent le "prequel" pour reprendre un terme à la mode. En l'état, on a donc celui-ci, en attendant une suite qui devrait sortir un peu plus tard si tout se passe bien.

Huit titres pour le moment donc, que viennent compléter trois morceaux issus d'Excess of empathy remasterisés pour l'occasion, et un groupe, toujours emmené par Kimo vers des sphères rock métalliques bien senties. On passe donc assez vite sur les premiers morceaux, déjà connus même si pour "I am your savior", les guitares crachent encore plus qu'avant les décibels dans les enceintes et mettent la galette sur orbite avant d'attaquer le coeur de The triptych... qui dès "Collapse" fait parler son sens aigu de la mélodie qui accroche pour donner un bon coup de boost à une scène metal alternatif qui parfois tourne un peu en rond. Pas ici. Pop, rock, metal, TLE mélange le tout dans le tube à essais et ose prendre des risques, calculés, pour dynamiser une musique qui pourrait pourtant flirter avec les poncifs éculés d'un style musical passablement ébréché depuis quelques années.

Paradoxalement The Long Escape ne va pour autant pas révolutionner le genre avec ses "Return to Chaos" ou "The big plan" mais quand même s'offrir un joli hold-up. La prod' sonne terriblement bien, le riffing envoie bien comme il faut et le chant joue avec toute une palette d'inflexions de voix parfaitement maîtrisées. Les morceaux s'enchaînent plutôt bien et pour peu que l'on aime le style pratiqué (chose obligatoire ici), The triptych réserve quelques morceaux de bravoure rock/metal, qui malgré quelques passages un peu trop chargés en guimauve ("Encelade"), font autant étalage d'une jolie puissance de feu ("Low class citizen") que de quelques belles qualités d'écriture un rock mélodique à tendance légèrement old-school ("Crisis"). Encore deux derniers titres avec (l'efficace "The road to Awe", l'acoustique "Depression") et The Long Escape en termine avec un album parfois un peu redondant sur la longueur mais qui, par ses parti-pris artistiques plus qu'assumés, fait un peu figure de cas à part au sein du paysage musical hexagonal.

The Long Escape / Chronique LP > Excess of empathy

The Long Escape - Excess of empathy Des groupes évoluant entre rock et metal alternatif à l'image de The Long Escape, il y en a des masses... Sauf qu'ici, le projet n'est l'affaire que d'un seul homme : le dénommé Kimo. Evidemment aidé de deux autres compères en live, l'architecte de The Long Escape impressionne d'entrée par sa capacité à insuffler une belle dose d'énergie mélodique à son cocktail rock/metal puissant et efficace aux innombrables influences. Du raffinement d'un A Perfect Circle au groove néo-metal de Sevendust en passant par les accents rock progressifs de Porcupine Tree, Riverside et consorts, Excess of empathy est un premier essai qui, sur son titre inaugural, ne révolutionne peut-être pas le genre, mais se révèle particulièrement bien troussé. Un soupçon de Foo Fighters, dans la suite, des guitares aux riffs incisifs et aux breaks sulfureux, un sens aiguisé de la mélodie rock qui fait mâl(e), un condensé de metal alternatif qui prend des influences un peu partout pour offrir une synthèse aussi fulgurante qu'inspirée, Kimo livre un premier essai qu'il a mis des mois à polir dans son coin. Section rythmique qui concasse la concurrence, fulgurances metal indus à la Prong, chant lorgnant tantôt du côté de Maynard James Keenan (APC, Tool) tantôt de celui d'Al Jourgensen (Ministry) sans éviter quelques raccourcis néo-metal détonnants. L'ensemble est audacieux, Kimo semblant avoir mis dans le premier effort de The Long Escape un peu tout ce qu'il aime écouter au quotidien pour dynamiser ce disque et le rendre d'autant plus intéressant à décrypter. Démarrage sur les chapeaux de roue, un soin particulier apporté aux changements d'atmosphères et variations d'ambiances dans un même titre, on sent une maîtrise du sujet doublée d'une vraie matûrité dans l'écriture des morceaux. Du travail bien fait autant en terme de décibels que de raffinement puisque la fin d'Excess of empathy voit The Long Escape explorer un peu plus les versants acoustiques de sa musique entra-perçus lors des morceaux précédents. A suivre sans aucun doute.