The Long Escape - The Triptych On avait découvert The Long Escape il y a quelques années au détour d'un premier effort plutôt bien ficelé (Excess of empathy), revoici le groupe avec The triptych qui comme son nom l'indique, sous-entend quelque chose d'un peu plus "gros" que l'album unique ci présentement chroniqué. Et pour cause, l'ambitieux projet mené par TLE prenait au départ la forme d'un double LP conceptuel intitulé Homo Stellaris / Homo Weirdiculus, composé de quelques 28 titres et dont The triptych est par conséquent le "prequel" pour reprendre un terme à la mode. En l'état, on a donc celui-ci, en attendant une suite qui devrait sortir un peu plus tard si tout se passe bien.

Huit titres pour le moment donc, que viennent compléter trois morceaux issus d'Excess of empathy remasterisés pour l'occasion, et un groupe, toujours emmené par Kimo vers des sphères rock métalliques bien senties. On passe donc assez vite sur les premiers morceaux, déjà connus même si pour "I am your savior", les guitares crachent encore plus qu'avant les décibels dans les enceintes et mettent la galette sur orbite avant d'attaquer le coeur de The triptych... qui dès "Collapse" fait parler son sens aigu de la mélodie qui accroche pour donner un bon coup de boost à une scène metal alternatif qui parfois tourne un peu en rond. Pas ici. Pop, rock, metal, TLE mélange le tout dans le tube à essais et ose prendre des risques, calculés, pour dynamiser une musique qui pourrait pourtant flirter avec les poncifs éculés d'un style musical passablement ébréché depuis quelques années.

Paradoxalement The Long Escape ne va pour autant pas révolutionner le genre avec ses "Return to Chaos" ou "The big plan" mais quand même s'offrir un joli hold-up. La prod' sonne terriblement bien, le riffing envoie bien comme il faut et le chant joue avec toute une palette d'inflexions de voix parfaitement maîtrisées. Les morceaux s'enchaînent plutôt bien et pour peu que l'on aime le style pratiqué (chose obligatoire ici), The triptych réserve quelques morceaux de bravoure rock/metal, qui malgré quelques passages un peu trop chargés en guimauve ("Encelade"), font autant étalage d'une jolie puissance de feu ("Low class citizen") que de quelques belles qualités d'écriture un rock mélodique à tendance légèrement old-school ("Crisis"). Encore deux derniers titres avec (l'efficace "The road to Awe", l'acoustique "Depression") et The Long Escape en termine avec un album parfois un peu redondant sur la longueur mais qui, par ses parti-pris artistiques plus qu'assumés, fait un peu figure de cas à part au sein du paysage musical hexagonal.