the long escape - the long escape Un album qui propose de quitter la Terre pour explorer l'univers afin que l'humanité apprenne à mieux se connaître et peut-être trouver un remède à ses maux. Non, The Long Escape, les Simpson et Bill Gates n'avaient pas prévu le Coronavirus, il se trouve que le hasard est parfois inexplicable. En outre, ce genre de thème est assez récurrent chez les amateurs de rock progressif et alternatif, la lecture qu'on fait de l'échappée proposée par Kimo est fatalement biaisée par l'actualité. Il faut être moins terre à terre et donc prendre cet opus comme il est, une forme d'aboutissement pour ce projet qui aborde enfin frontalement le sujet qui l'anime depuis ses débuts.

Un voyage spatial (si on suit les indices sur l'artwork) pour prendre de la distance avec le mal et s'interroger sur la nature humaine, car derrière un aspect froid et futuriste, The long escape est plutôt chaleureux et organique. Les sentiments humains sont exposés, de la rage à la mélancolie, tout y passe et suit la musique qui joue avec les tonalités, la saturation, la gravité pour nous emmener à la poursuite de notre âme. C'est parfois technique, pointu et rêche, c'est plus souvent délicat, éthéré et subtil. Le chef d'orchestre arrive donc à faire passer ses idées aussi bien avec plusieurs guitares, des rythmes, des claviers et des chants variés qu'en jouant sur la simplicité et le dénuement, le vide intersidéral apportant autant de réponses que les champs d'astéroïdes, personnellement, je préfère même les passages plus doux et "rock" que ceux plus métallisés (et convenus).

Enfermé chez soi, quelle meilleure longue escapade qu'un voyage dans l'inconnu ? La promesse faite par The Long Escape est tenue, on met le casque, on ferme les yeux et on décolle. On peut se faire chahuter, reconnaître quelques constellations, trouver le voyage un peu rapide mais au final, lors du retour sur Terre, on n'est pas déçu et si on n'a pas forcément toutes les réponses aux questions de départ, on a au moins passé un bon moment loin des tracas quotidiens.