Lofofora - Mémoire de singes Lofofora sort son combien, septième, sixième album ? Bref à force, on a perdu le compte. Et c'est bien le problème : comment se renouveller après tant d'albums ? Il faut quand même l'avouer, après Dur comme fer et Peuh!, Lofofora est un peu sur la pente descendante, d'accord il y a toujours des bons titres sur Le fond et la forme ou sur Les choses qui nous dérangent, mais sur Mémoire de singes le constat est légèrement différent.
Commençons par le plus superficiel, la pochette assez peu inspirée, après la brève sobriété des deux derniers albums, Lofofora sort les crayons et fait dans l'illustratif et le figuratif, vaguement inspiré par 1984 (pour les grands portraits et les caméras de sécurité) et La ferme des animaux (le cochon sous son casque) de Georges Orwell, enfin un artwork un peu moche quand même.
Un son qui claque, des titres incisifs, un chant qui n'a pas perdu de sa pêche, "Employé du mois" embraye et part pied au plancher délivrer ses décibels, le tempo est plutôt entrainant. "Torture" fait parti lui aussi des bons titres, musicalement intéressant, en collaboration avec King Ju de Stupeflip, la France qui se couche tard met le dawa sur ce titre, suffisamment pour que les autres oscillent de la tête. "Nous autres" sonne un peu comme dans une boîte, dommage car le groove était présent.
Finalement, ce Memoire de singes enchaîne des titres assez percutants comme l'éponyme "Mémoire de singes" qui déboulent à fond la caisse, ou "Nous autres"; pas de doute c'est du Lofofora dopé aux amphétamines, mais avec un son qui ne plaira pas à tout le monde. Laurenx Etxemendi (déjà à l'oeuvre pour le dernier Gojira) se retrouve derrière les manettes, et autant l'avouer, celà ne sied absolument pas au son Lofofora. "Nuit blanche" avec son chant bizarrement enregistré, "Tricolore", "Dernier jugement" des titres légèrement novateurs mais qui laissent l'auditeur sur sa faim. Fort heureusement, comme l'indique le dernier titre de cet album "Trop", Lofofora n'est pas près de s'arrêter, alors on les attendra sur scène pour l'heure de vérité.