lofofora : double Double, voilà comment se nomme simplement ce nouveau petit monstre de Lofofora. Un premier CD (noir) avec du live, du gros live même, qui regroupe presque tous les hits de Lofofora : "Les gens", "Holiday in France", "Amnes history", "Macho blues", "6 milliards" ... seul manque étrangement à l'appel "L'oeuf". Les 11 titres sont vrais, authentiques, on se sent dans un concert de Lofofora, avec la décontraction de Reuno, l'énormité du son, la puissance des riffs et des rythmes, les cris du public survolté... Tout est parfait sauf peut-être le fait que les titres aient été enregistrés sur différentes scènes, alors que les enchaînements sont soignés, on sait que ce n'est pas "un concert" de Lofo, mais plusieurs qui ont été découpés et remis ensemble, comme si Lofo ne pouvait pas assurer tout un concert du feu de Dieu (alors qu'ils en sont plus que capables !). Dommâge... De toute façon, ce n'est qu'un détail, tant ceux qui ont vécu un concert de Lofo se retrouvent dans ce live. Le second CD (blanc) est une autre perle... En studio, Lofofora s'attaque à des reprises, mais pas des covers de Sepultura, Slayer ou Helmet ! Des reprises de grands auteurs compositeurs francophones et de ... Lofofora... Et oui, ils ont repris, de manière plus calme, sous un autre angle que le "HardCore brut de décoffrage BING dans ta face", trois de leurs précédentes compos, à savoir un bandant "Viscéral", un "Les gens de maintenant" orientalisé et un groovy-ragga "Weedub". Si Lofo se calme pour se reprendre, ils se lâchent sur les morceaux des autres... OTH voit son "Quand on a que la haine" débuté par un gros riff bien gras et Reuno pose sa voix pour donner toute sa puissance au titre et aux paroles. Quant à Bashung et sa "Madame rêve", il doit tout simplement être émerveillé par une telle maîtrise, certes le titre d'origine est génial, mais la profondeur que lui donne Lofo avec cette guitare lacérant l'auditeur et la rythmique nous plombant l'esprit, c'est somptueux. Gainsbourg, passage obligé ? Le titre "La chanson du forçat" aurait pu être écrite par les Lofo, c'est certainement pour cela qu'ils l'ont choisi, la version est plus péchue (qui en doutait ?), plus hargneuse, plus rancunière... Enfin, car il faut bien que cela se termine (snif), c'est l'incommensurable Arno qui voit son hymne "Vive ma liberté" être speedé et explosé par Edgar, Phil, Farid et Reuno. Lofofora est un ton au-dessus de tout. Bravo.